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Prostitution à Lyon: vers un assouplissement de la répression?

De nombreuses prostituées sont installées dans le quartier de La Plaine des Jeux de Gerland. Une situation dénoncée par des élus.

Une décision qui a mis tout le monde d'accord. Le conseil municipal de Lyon a voté ce jeudi une subvention de 35.000 euros à l'association Cabiria, qui accompagne les prostituées. Mais ce vote a relancé un débat sur l'emplacement des travailleuses du sexe, notamment sur celui de celles installées dans des camionnettes dans le quartier de La Plaine des Jeux de Gerland (7e arrondissement de Lyon).

Si beaucoup travaillent à cet endroit, cela s'explique par les arrêtés municipaux pris depuis le début des années 2000, quand Gérard Collomb était alors maire de la ville, pour sanctionner les camionnettes des prostituées. Ces mesures ont peu à peu chassé les travailleuses du sexe du centre-ville, et notamment vers ce quartier du 7e arrondissement.

Une situation "inadmissible" pour des parents

Or, les parkings où se sont installées les prostituées sont situés à proximité de terrains utilisés quotidiennement par des enfants. Une situation inquiétante pour de nombreux parents qui ont lancé fin novembre une pétition pour demander à la mairie de Lyon "d’agir rapidement en mettant fin à cette situation pour la protection et la sécurité des enfants".

"Ils souhaitent qu'il y ait des solutions rapides, notamment sur ce site de Gerland, qui accueille de nombreux enfants. C'est le poumon sportif de la ville de Lyon avec de nombreuses associations, il est inadmissible que les enfants prennent le risque de rencontrer un quelconque trafiquant", a commenté Yann Cucherat, conseiller municipal d'opposition, président du groupe "Pour Lyon", au micro de BFM Lyon.

"On ne traite pas le proxénétisme avec des arrêtés"

Au sein de la majorité aussi, l'emplacement des prostituées fait débat. Pour Sandrine Runel, adjointe au maire de Lyon en charge des solidarités et de l'inclusion sociale EELV, les arrêtés municipaux ont renvoyé les travailleuses du sexe "dans des zones de non-droit, qui ne sont ni éclairées, ni protégées" et les ont éloignées "des zones d'intervention d'associations de professionnels qui accompagnent les personnes en situation de vulnérabilité et qui veulent sortir de la prostitution".

"On ne traite pas le proxénétisme, ni l'esclavage humain de ces personnes, avec des arrêtés d'interdiction de stationnement", a-t-elle martelé à notre micro.

Face à la colère des parents d'élèves, le conseil municipal avait voté au mois de septembre la construction d'un brise-vue végétalisé autour des enceintes sportives de la Plaine des Jeux de Gerland qui permettrait de ne plus exposer les jeunes à l'insécurité et aux pratiques des prostituées. Une opération dont le coût s’élèverait à 850.000 euros.

Lauriane Pélao avec E.R.