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PFAS: la surveillance des eaux sera renforcée autour des entreprises Arkema et Daikin

L'usine du groupe chimique Arkema à Pierre-Bénite, près de Lyon, le 3 juin 2023.

L'usine du groupe chimique Arkema à Pierre-Bénite, près de Lyon, le 3 juin 2023. - OLIVIER CHASSIGNOLE © 2019 AFP

La surveillance des PFAS dans les eaux souterraines sera renforcée au sud de Lyon, a annoncé la préfecture du Rhône, le vendredi 12 avril. Un arrêté pourrait être signé d'ici le début du mois de mai.

La préfecture du Rhône prévoit de renforcer la surveillance des PFAS, les polluants éternels, dans les eaux souterraines "sur et autour de la plateforme industrielle Arkema-Daikin" à Oullins-Pierre-Bénite, au sud de Lyon, selon un communiqué publié le vendredi 12 avril.

Il s'agit de lancer "une nouvelle étude approfondie des eaux souterraines", sur une année, à partir d'analyses portant sur "les PFAS actuels, les PFAS historiques et les PFAS issus de leur dégradation", explique la préfecture.

L'arrêté portant sur cette surveillance renforcée "pourra être signé d'ici début mai", est-il précisé.

Des perquisitions sur les sites de Arkema et Daikin

A Pierre-Bénite, Arkema et Daikin produisent des polymères fluorés et manipulent à ce titre des PFAS, des substances quasi indestructibles qu'une proposition de loi, adoptée par les députés, souhaite limiter.

Depuis une série d'enquêtes journalistiques qui, en 2022, ont révélé l'ampleur de la contamination aux polluants éternels dans la zone, les deux industriels sont sous surveillance.

En 2022, la préfecture avait enjoint à Arkema de cesser d'utiliser des PFAS d'ici à la fin de 2024, tout en lui fixant un calendrier pour réduire par étapes ses rejets dans les eaux. L'industriel a depuis installé une station de filtration qui a fortement réduit ces émissions.

L'exploitant "respecte d'ores et déjà" un palier intermédiaire qui avait été fixé à septembre 2024, relève la préfecture, qui va modifier l'arrêté initial pour garantir que ce niveau soit "maintenu et encore abaissé ces prochains mois". Arkema "a confirmé sa capacité à respecter" l'objectif d'arrêt d'utilisation d'ici la fin de l'année, ajoute-t-elle.

Malgré ces progrès, la pression augmente sur la plateforme: des perquisitions ont eu lieu sur les sites de Arkema et Daikin cette semaine dans le cadre d'une information judiciaire pour "mise en danger de la vie d'autrui" et la métropole de Lyon les a assignés au civil pour tenter de faire appliquer le principe de pollueur-payeur.

M.H avec AFP