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Les Voies Lyonnaises: où en est le projet, deux ans après son lancement?

Favorable au développement des "autoroutes à vélos", la métropole prévoit la construction de 355 kilomètres de pistes cyclables d'ici à 2030. Pour satisfaire usagers et automobilistes, elle doit mener bon nombre de concertations.

C'est l'histoire d'un projet d'ampleur: bâtir 355 kilomètres de pistes cyclables sécurisées et continues, réparties sur 13 lignes d'ici à 2030. C'est aussi l'un des volets majeurs d'un plan global en faveur des mobilités actives chiffré à plus de 500 millions d'euros.

Baptisé Les Voies Lyonnaises, ce projet est porté par la métropole de Lyon, et plus particulièrement par Bruno Bernard, président de la collectivité, et Fabien Bagnon, vice-président en charge de la voirie et des mobilités actives.

90 kilomètres à l'horizon 2024?

Deux ans après le coup d'envoi de ce projet d'autoroutes à vélo, Bruno Bernard a fait le point sur son avancée.

À ce jour, quelque 29 kilomètres ont été réalisés ou sont encore en cours de finalisation, sur les 200 prévus en 2026. 13 autres kilomètres font encore l'objet de discussions ou d'études.

La métropole de Lyon entend néanmoins mettre un coup d'accélérateur à l'installation des Voies lyonnaises dans le paysage de l'agglomération. L'exécutif local vise l'achèvement d'environ 90 kilomètres de pistes cyclables d'ici à 2024.

Un bond du nombre d'utilisateurs de vélos

Le développement du réseau cyclable s'accompagne à Lyon d'un bondissement du niveau de trafic des vélos sur le territoire. Bruno Bernard estime la hausse à 15% entre 2022 et 2023.

"Cette année, plus de 37,5 millions de déplacements à vélo ont déjà été enregistrés, soit plus que sur toute l’année 2019 où 29 millions de déplacements avaient été enregistrés", illustre l'élu vert.

D'autant que, rappelle-t-il, "le déploiement du réseau permet également d'améliorer le confort d'autres usagers, comme l'élargissement des trottoirs pour les piétons ou la végétalisation de quartiers".

"Très pratique" versus "un petit peu compliqué"

Lorsqu'on interroge les Lyonnais sur les aménagements en faveur des vélos, deux sons de cloche distincts se détachent.

"C'est très pratique pour aller au travail en termes de confort et de sécurité", savoure un cycliste au micro de BFM Lyon. "Il y a des arbres", "c'est agréable le matin", abonde un second.

Les automobilistes, eux, font preuve de davantage de mesure. Ils s'interrogent notamment sur la suppression à venir de 200 places de parking sur le boulevard Stalingrad.

"Ça va être un petit peu compliqué pour se garer, surtout pour aller au parc de la Tête d'or le dimanche", pointe l'un d'eux. "On est toujours en train de dire que le diable, c'est la voiture. C'est vrai, dans le fond, mais l'ennui, c'est qu'on a fait une société où l'on ne peut pas s'en passer", philosophe un autre.

"Il faut du temps"

Pour rendre le projet plus incluant et plus lisible, chaque axe fait l'objet de débats, d'où la relative lenteur des travaux. Selon Bruno Bernard, 82,3% des concertations ont aujourd'hui été finalisées.

"Il y a parfois des vraies difficultés sur la voirie", consent Bruno Bernard. "Il est normal qu'il y ait des solutions à trouver. Il y a des enjeux de commerce, il y a des enjeux de transports en commun, qu'on maintient à chaque fois, de circulation automobile. Parfois, il faut du temps pour trouver des solutions." Justement, le temps est compté si la métropole de Lyon entend tenir ses objectifs.

Lauriane Pelao avec Florian Bouhot