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La Guillotière, caméras… Grégory Doucet défend son bilan en matière de sécurité à Lyon

Sur BFM Lyon, près de trois ans après son élection, le maire de Lyon revient sur les avancées en matière de sécurité et défend son bilan.

L'heure du premier bilan. Après quasiment trois ans à la tête de l'hôtel de ville de la place des Terreaux, Grégory Doucet a défendu ce jeudi son bilan en matière de sécurité au sein de la ville de Lyon lors d'un entretien avec BFM Lyon.

Point crucial des préoccupations des Lyonnais et de divergence avec les oppositions, les questions sécuritaires sont "un des sujets dont je me suis immédiatement emparé", assure d'emblée le maire de Lyon.

Renforcer les effectifs de police

L'élu avance par exemple le renforcement des effectifs de police au sein de la capitale des Gaules. "J'ai fait le constat assez rapidement d'un déficit sur notre ville d'effectifs de la police, de la police municipale, c'est pour ça qu'on a porté l'effectif à 365. (...) Et j'ai sollicité le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, pour que les effectifs de la police nationale soient également augmentés", indique Grégory Doucet.

"Ce qui m'importe, c'est d'avoir d'abord des policiers qui sont dans les rues, qui patrouillent. Je crois à l'humain en matière de sécurité et de tranquillité publique", estime ce dernier sur BFM Lyon.

Une présence policière qui aurait selon lui amenée "plus de tranquillité", notamment dans le quartier de Guillotière, marqué durant le début de son mandat par des scènes d'affrontements avec la police, d'incivilités en tous genres et de tensions pour les Lyonnais.

Trois policiers y avaient notamment été agressés en juillet 2022 alors qu'ils tentaient d'interpeller un individu pris en flagrant délit de vol à l'arraché. Ces derniers subissant des coups de pied et de poing de la foule présente ce jour-là.

"On a fait en sorte qu'il y a plus de présence de police, le matin c'est la police municipale (...), et le soir c'est la police nationale", précise le maire de Lyon.

En tout, 40 postes vont être créés et ouverts à partir de septembre prochain dans le Rhône. 35 sont prévus dans la circonscription publique de Lyon et 5 autres dans celle de Villefranche-sur-Saône.

Les riverains excédés de Mazagran

Certains commerçants saluaient ces derniers mois une amélioration des conditions de vie et de travail à la Guillotière. "Par rapport à avant, ça se passe beaucoup mieux", notait Kharim Ullaha, gérant du "Supermarché Asiatique" au micro de BFM Lyon en janvier dernier.

"On doit maintenir une vigilance", assure toutefois Grégory Doucet sur notre antenne ce jeudi.

Pour d'autres, et notamment les riverains du côté de la place Mazagran, le problème n'a été que déplacé de quelques centaines de mètres. Excédés, ces derniers appellent le maire à agir.

"Certains de ces phénomènes peuvent effectivement se déplacer de la place Gabriel-Péri vers la place Mazagran. Mais les dispositifs aussi peuvent se déplacer", assure l'élu.

Des "caméras nomades" contre l'insécurité

Concernant le déploiement de caméras de surveillance au sein de la ville de Lyon, des divergences existent entre la préfète du Rhône, Fabienne Buccio, et le maire de Lyon.

Si la première estimait qu'il "faudrait plus" de caméras fixes en ville, sur le plateau de BFM Lyon le 7 avril dernier, le maire avance de son côté une autre alternative, issue d'un audit sur les caméras de surveillance, prôné par ce dernier comme "un travail extrêmement sérieux, extrêmement rigoureux".

"Le constat est qu'il y a un certain nombre de zones, de territoires dans la ville qui sont mal équipés, d'autres qui sont suréquipés. Donc on a engagé un travail avec la police nationale de recartographie du territoire lyonnais pour voir là où on en avait besoin de plus et là où on en avait besoin de moins", explique Grégory Doucet.

"On augmente le parc de caméras mais en achetant des caméras nomades, qui peuvent être plus facilement installées et retirées. Aussi pour être plus agiles face à certains phénomènes de délinquance qui peuvent se déplacer", poursuit l'élu.

En lien avec le sentiment d'insécurité ressenti par une partie des Lyonnais, le maire a aussi tenu à condamner les violences sexistes et sexuelles en ville. Ce dernier assure notamment que "la ville de Lyon a mis en place dans les commissariats de la police nationale des intervenants pour pouvoir mieux accueillir les victimes".

"J'ai pris la décision récemment de conditionner l'octroi des subventions aux clubs et associations sportives, à partir de septembre 2024, à la formation des dirigeants à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles", poursuit l'édile.

"Une vigilance très particulière" envers l'extrême droite

"Je n'accepte pas que des groupes d'extrême droite violents puissent sévir dans notre ville". Alors que le groupe identitaire "Les Remparts" a récemment fait parler de lui après avoir déposé une pancarte devant un square indiquant que le parc était "fermé" en raison de la présence de migrants, Grégory Doucet appelle lors de l'entretien réalisé sur notre antenne à lutter "ensemble" avec l'État, "contre les différents phénomènes de violence de l'extrême droite".

"J'ai saisi le président de la République -je lui ai écrit- et le ministre de l'Intérieur pour leur demander la dissolution des Remparts parce que je considère que c'est un groupuscule extrêmiste dangereux, qui appelle régulièrement à la haine, qui appelle régulièrement à s'en prendre à des personnes d'origine étrangère. Ce n'est pas acceptable".

La ville de Lyon se félicitait en janvier dernier de "l’amélioration globale sur son territoire" en matière de sécurité, soulignant que son travail "porte ses fruits".

Le chemin reste toutefois encore long pour le maire et ses équipes pour convaincre l'ensemble des habitants sur le sujet. Un sondage réalisé début février par LyonMag et l'institut Ipsos, illustrait d'ailleurs la colère des Lyonnais sur ce sujet. 75% d'entre eux se disaient mécontents de l'action de l'élu à la tête de Lyon.

Quelques semaines plus tard, une autre étude d'Ifop-Fiducial pour Lyon Capitale indiquait toutefois que 53% des Lyonnais seraient satisfaits "du travail accompli par [la] municipalité" au sein de la capitale des Gaules depuis juin 2020.

Alixan Lavorel