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ALAIN JOCARD
"J'ai une entière confiance en lui": Brigitte Macron se confie sur sa relation unique avec Nicolas Ghesquière
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Fidèle à Nicolas Ghesquière depuis sa nomination en 2013 chez Louis Vuitton, c'est à ses côtés que la Première dame française, Brigitte Macron, se livre à Madame Figaro dans une interview croisée parue ce vendredi. Liens indéfectibles, complicité et rapport aux tendances, voici ce qu'il faut retenir de cet entretien intimiste.
A l'origine de cet entretien croisé, Brigitte Macron herself. "Je tenais à célébrer ses dix ans de création", explique-t-elle à nos confrères. A l'heure où le jeu des chaises musicales à la direction artistique des maisons de mode ne cesse de s'accélérer, Nicolas Ghesquière lui, est maintenu aux commandes du malletier français pour encore 5 ans.
"Avec Brigitte, je veux être au rendez-vous"
Véritable visionnaire, ce designer français qui a fait ses armes chez Mugler et Balenciaga délivre une mode franche, très chic, mais toujours teintée de détails avant-gardistes et voue un amour certain à la science-fiction ainsi qu'à l'univers sportswear. Un savant mélange stylistique qui a parfaitement su combler Brigitte Macron, qu'il habille depuis la première élection d'Emmanuel Macron à la tête de l'Etat.
Entre nous, il y a du respect, de la pudeur, un dialogue qui sait se passer des mots. Si je devais résumer notre relation, je dirais: avec Brigitte, je veux être au rendez-vous", confie Nicolas Ghesquière.
Leur rencontre, en 2015, lors d'un défilé où Brigitte Macron portait déjà une création sur mesure de Nicolas Ghesquière, marque le début d'une collaboration fructueuse.
Ce premier échange en coulisses, où le créateur fut immédiatement charmé par le sourire éclatant de la Première dame, symbolise alors le début d'une relation professionnelle profonde et authentique. Comme se remémore Brigitte Macron:
"Je me suis ensuite rendue à son défilé – mon tout premier défilé – avec le manteau bleu marine à col argent – créé pour moi sans qu'on ne se soit jamais rencontrés –, une pièce unique que j'ai portée à nouveau à la déclaration de candidature de mon mari. Puis lors de la soirée au Louvre. J'ai adopté ses créations avant de le connaître."
Une connexion stylistique et professionnelle unique se noue alors entre la Première dame française et le directeur artistique.
"Nicolas a construit à mon intention une sorte de lexique de mode sans le dire, sans le formuler, sans l'intellectualiser. Avec lui et ses équipes, c'est d'une telle fluidité! Le vêtement m'aide à me glisser dans la fonction," poursuit l'ancienne professeure de français.
Nicolas Ghesquière, qui dit avoir été instantanément "charmé" par Brigitte Macron, façonne donc pour elle une garde-robe sur mesure, où la créativité et la tradition se rencontrent pour accompagner l'image emblématique de la Première dame française, qui ne tarit pas d'éloges à son égard:
"Le soir où Emmanuel a été élu, il a été l'un des tous premiers que j'ai appelés: 'Vous occuperez-vous de moi pour ce quinquennat?', lui ai-je demandé. Je savais qu'il allait compter dans ma vie. J'ai une entière confiance en lui. C'est indicible. C'est comme si nous nous envoyions des signaux sans avoir besoin de nous parler".
"Les vêtements vous cataloguent"
Lors de cet entretien, Brigitte Macron se confie aussi sur son rapport à l'étiquette, parfois lourde à porter, soulignant par exemple que la moindre erreur de style peut être sujette à une critique impitoyable:
"Les vêtements vous cataloguent, c'est la raison pour laquelle il faut être vigilant. Évidemment, pour une femme de président, c'est plus vrai que pour la plupart des femmes. Avant, la liberté était plus grande, il me semble, et aujourd'hui une faute de goût peut soudainement encoder quelque chose de rédhibitoire. C'est dommage, car les vêtements sont avant tout l'expression d'une liberté. Donc oui, les vêtements sont la manifestation d'un empowerment, mais aussi une contrainte", développe-t-elle.
La Première dame évoque également les discussions publiques animées autour de la longueur de ses jupes, soulignant l'absurdité de focaliser l'attention sur de telles trivialités. Pour elle, respecter le protocole vestimentaire lors des voyages officiels est incontournable, mais cela ne l'empêche pas d'afficher parfois des choix audacieux, tels que le port de talons hauts ou de sneakers. Une liberté que Nicolas Ghesquière essaye précisément de nourrir, avec plus ou moins de réussite.
"Nicolas essaie de m'initier à l'oversized, au déstructuré, à l'asymétrie aussi, mais j'ai quand même des résistances! Pareil avec les volants ou les imprimés: je n'y arrive pas. J'ai également du mal avec la longueur au-dessous du genou. Moi, c'est résolument au-dessus! Une robe, c'est court ou c'est long!", plaisante Brigitte Macron.
Quant au vestiaire de son époux de président, elle le décrit en quelques mots, soulignant au passage l'intérêt du chef de l'Etat pour sa garde-robe à elle: "Pour Emmanuel, ce sont des costumes très bien taillés, bleu foncé ou gris. Le gilet parfois, le col roulé de temps en temps. Et le week-end, c'est jean et sneakers. Il est très attentif à ce que je porte, il le remarque, s'en souvient, c'est très plaisant pour une femme…"
