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Vol MH370: le point sur les derniers éléments d'enquête

Le navire australien Ocean Shield, qui participe activement aux recherches du vol MH370.

Le navire australien Ocean Shield, qui participe activement aux recherches du vol MH370. - -

L'Australie coordonne les recherches pour retrouver l'épave et les boîtes noires du Vol MH370 disparu le 8 mars dernier, dans l'océan Indien. Mais les informations distillées au fur à mesure de l'avancée des recherches, semblent parfois contradictoires. Le point sur la situation.

L'Australie, par la voix de son Premier ministre Tony Abbott, a exprimé vendredi, sa grande "confiance", de voir rapidement les boîtes noires du vol MH370 retrouvées après la captation mercredi de signaux caractéristiques.

Mais très vite, l'espoir a été tempéré par Angus Houston, le coordinateur des recherches australiennes qui affirmait qu'"aucune avancée majeure" n'avait été réalisée. Lui-même avait suscité mercredi l'espoir d'une résolution imminente du mystère du vol MH370 en affirmant que l'épave de l'avion pourrait être localisée "dans les tout prochains jours".

Les deux hommes ont cette semaine, tour à tour, rappelé l'autre à l'impératif de prudence dans une affaire où les certitudes d'un jour s'effacent dès le lendemain. Qui faut-il croire? Le point sur ce que l'on sait des recherches, ce vendredi.

> Quels signaux ont été repérés?

• Quatre signaux ont été repérés par une sonde hydrophone américaine tractée à basse vitesse par un navire de la Marine australienne, l'Ocean Shield. Le navire "continue d'effectuer des balayages plus resserrés avec la sonde pour essayer de localiser de nouveaux signaux", a expliqué vendredi le responsable des recherches, Angus Houston, dans un communiqué.

• Un cinquième signal écarté. Capté par une bouée sonar larguée sur la zone, il n'est vraisemblablement pas lié à l'avion, a annoncé vendredi le Centre conjoint de coordination des agences (JACC) chargé d'organiser les opérations à Perth (ouest de l'Australie).

> Pourquoi le Premier ministre australien est-il si confiant?

• Un périmètre de recherches considérablement réduit. "Nous avons énormément réduit le périmètre des recherches et nous sommes très confiants dans le fait que les signaux que nous détectons viennent des boîtes noires", a déclaré vendredi Tony Abbott depuis Shanghaï.

La zone où l'Ocean Shield sonde le fond de l'océan ne fait que quelques kilomètres carrés et se situe précisément à 2.312 km au nord-ouest de Perth.

• Des signaux caractéristiques. Autre argument important signalé cette fois par Angus Houston, les signaux ne peuvent, pour les spécialistes, être "d'origine naturelle" et provenir par exemple d'une baleine. Le fait d'écarter cette crainte est très important, car l'océan est un endroit bruyant où les ultrasons sont fréquents.

• Une zone interdite au trafic maritime. Les autorités australiennes ont pris des mesures pour sécuriser la zone des recherches. Ainsi, aucun autre navire n'est autorisé à proximité, afin d'éviter les pollutions sonores, mais une dizaine d'avions étaient encore engagés vendredi dans les recherches qui s'étendent sur plus de 46.000 km2.

> Pourquoi la prudence reste de mise?

• La batterie des boîtes noires s'épuise. C'est un fait, les enquêteurs sont lancés dans une course contre la montre pour repérer les boîtes noires avant que les balises sonores ne s'éteignent à jamais après l'épuisement des batteries. La durée théorique ce des dernières est d'une trentaine de jours.

"Nous arrivons au point où le signal - de ce en quoi nous sommes très confiants qu'il s'agit des boîtes noires - commence à faiblir", a rappelé Tony Abbott, selon des propos diffusés sur Sky News. "Nous espérons obtenir le plus d'information possible avant l'expiration définitive du signal", a-t-il ajouté. "Il est fondamental de recueillir autant d'information que possible tant que les batteries des balises sont actives", a-t-il ajouté. Les signaux émettent à plus de 30 kHz, à intervalles constants.

• "Compatibilité des signaux" ne veut pas dire boîtes noires. Les experts ont multiplié les appels à la prudence ces derniers temps. Tant que l'épave du Boeing n'est pas localisée, aucune certitude ne peut être arrêtée.

Jean Serrat, spécialiste aéronautique pour BFMTV rappelait lundi que ce qui comptait était la "cohérence" des signaux décelés qui doivent impérativement être suffisamment proches les uns des autres, pour signifier quelque chose. Ce sont ces "nouveaux signaux" susceptibles de corroborer les précédents, que recherche actuellement le navire Ocean Shield.

D. N. et AFP