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Vol MH370: attention au "manque de cohérence" des signaux repérés

Sur un navire de la défense australienne, deux membres d'équipage scrutent la surface de l'océan.

Sur un navire de la défense australienne, deux membres d'équipage scrutent la surface de l'océan. - -

Avec la découverte par les Australiens d'un signal ultrason compatible avec celui des boîtes noires du Boeing 777 disparu, l'espoir de retrouver la trace du vol MH370 renaît. Mais comme toujours dans cette affaire, la prudence reste de mise. Explications.

Retrouver la trace du vol MH370 est décidément compliqué. Lundi, neuf avions militaires, trois appareils civils et 14 navires étaient encore déployés dans l'océan Indien après que les Australiens ont annoncé avoir repéré des signaux pouvant correspondre à ceux des boîtes noires de l'appareil.

Mais s'il faut tirer un enseignement de cette affaire, c'est bien la nécessité d'être prudent. Jean Serrat, spécialiste aéronautique de BFMTV et ancien pilote de ligne, nous explique pourquoi.

Une gamme de fréquences caractéristique, mais pas exclusive

La fréquence d'émission des boîtes noires est de 37,5 kilohertz et les signaux repérés par différents navires sont dans cette gamme. L'espoir est donc permis. Mais attention, ces signaux sont "compatibles" avec celles des boîtes noires, cela n'exclue pas qu'il y existe "quantités de choses dans la mer, qui peuvent émettre sur la même fréquence, y compris de cétacés, des dauphins, des baleines", explique Jean Serrat.

L'autre point important souligné par le spécialiste concerne la "cohérence" de ces signaux. "Ce qui compte, c'est si les signaux sont entendus à 6,7, 10 kilomètres de l'endroit où on avait repéré des signaux hier (dimanche). Alors là, oui, ça peut être positif", explique le spécialiste. Or indique-t-il en substance, des signaux repérés par les Chinois puis par les Australiens sont distants de "plus de 100 kilomètres".

Les boîtes noires bientôt mutiques

Autre précision essentielle, Jean Serrat explique que contrairement à l'idée communément admise, les boîtes noires ne vont sans doute pas cesser d'émettre au bout d'une trentaine de jours. Dans ce cas effectivement, le temps presse puisque cela fait presque un mois que l'avion a "disparu".

Mais, fait observer Jean Serrat, les "nouvelles boîtes noires peuvent émettre jusqu'à 90 jours". Si cet avion en était effectivement équipé, cela laisse davantage de temps pour mettre la main sur ces précieux matériels et percer le mystère du vol MH370.

D. N.