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Séisme en Syrie: la petite fille née orpheline sous les décombres vit en bonne santé dans un camp de fortune

Khalil Suwadi tient sa nièce Afraa, née sous les décombres après les séismes du 6 février en Syrie, le 21 février 2023.

Khalil Suwadi tient sa nièce Afraa, née sous les décombres après les séismes du 6 février en Syrie, le 21 février 2023. - Rami al SAYED / AFP

Afraa avait été retrouvée sous les décombres d'un bâtiment encore attaché par le cordon ombilical à sa mère morte dans le séisme dans le nord de la Syrie. Elle vit désormais avec sa tante et son oncle dans un camp de fortune.

Son histoire a ému et captivé le monde entier. Lors des séismes qui ont frappé la Turquie et la Syrie le 6 février dernier, plus 50.000 personnes ont perdu la vie, dont la famille d'Afraa. La petite fille, elle, a été retrouvée sous les décombres encore attaché par le cordon ombilical à sa mère morte.

Ce vendredi, Afraa fête ses 40 jours, traditionnellement une période de célébration pour le bébé et la mère en Syrie, comme le rapporte la chaîne Al Jazeera qui a rencontré la petite fille dans son nouveau foyer.

Ce sont sa tante paternelle Hala, son mari Khalil Sawadi, et leurs six enfants, dont le plus jeune est né deux jours après elle, qui ont recueilli Afraa.

"J'ai couru jusqu'à l'hôpital"

Lorsque la première secousse, de magnitude 7.8, frappe l'immeuble de la famille d'Afraa, situé à Jandairis dans le nord de la Syrie, s'effondre. Peu de temps plus tard, Khalil Sawadi, qui habite dans une maison voisine, se rend sur les lieux du drame et commence à chercher parmi les décombres.

Il entend des bruits et réalise qu'ils proviennent d'un bébé. Lorsqu'il arrive à extirper le nouveau-né, Khalil Sawadi doit le tenir le temps que quelqu'un court chercher un couteau pour couper le cordon ombilical qui reliait encore Afraa à sa mère.

"À ce moment-là, je savais que le reste de la famille était mort, alors j'ai pris le bébé et j'ai couru jusqu'à l'hôpital militaire de Jandaris pour essayer de le sauver", raconte l'homme à Al Jazeera.

"Nous nous occuperons d'elle comme de nos propres enfants"

L'enfant est ensuite transporté vers un hôpital d'Afrin, où il est resté avec un médecin le temps qu'il reçoive des soins et que la famille puisse le récupérer. "Elle s'est cassé trois côtes et avait de la poussière dans les poumons parce qu'elle était née sous les décombres", raconte Hala à Al Jazeera.

"Nous l'emmenons régulièrement à l'hôpital pour un suivi, mais elle va généralement bien.

Le logement de cette famille a également été très endommagé lors des séismes. Elle vit aujourd'hui dans un camp installé à proximité, dans une grande tente de fortune. "J'allaite les deux filles... Je n'aurais jamais abandonné Afraa. C'est ma nièce, mon propre sang. Beaucoup de gens voulaient l'adopter, mais nous n'avons pas voulu. Nous nous occuperons d'elle comme de nos propres enfants", explique Hala.

"J'aimais mon cousin, tout le monde l'aimait, et je m'occuperai de sa fille comme si c'était la mienne", abonde dans le même sens son mari.

Salomé Robles