BFMTV
Iran

Iran: le chef de l'autorité judiciaire affirme que les femmes non voilées seront poursuivies "sans pitié"

Gholamhossein Mohseni Ejei, le chef de l'autorité judiciaire iranienne

Gholamhossein Mohseni Ejei, le chef de l'autorité judiciaire iranienne - KHAMENEI.IR / AFP

Les Iraniennes sont de plus en plus nombreuses à enlever leur voile en signe de protestation depuis la mort de Mahsa Amini, en septembre dernier, après avoir été arrêtée par la police des mœurs.

"Enlever son voile équivaut à être hostile à nos valeurs". Le chef de l'autorité judiciaire iranienne, Gholamhossein Mohseni Ejei, a prévenu que les femmes non voilées seraient poursuivies "sans pitié", selon des propos rapportés par les médias iraniens ce samedi.

"Celles qui commettent des actes si anormaux seront punies", a-t-il ajouté, sans donner de détails sur ce que pourrait inclure cette punition. Il a par ailleurs déclaré que les forces de l'ordre étaient "obligées de signaler les crimes évidents et toutes formes d'anomalies contraires à la loi religieuse et se produisant en public aux autorités judiciaires".

"Ni recul ni tolérance"

Plusieurs déclarations allant dans le même sens ont été faites ces derniers jours. Dans un communiqué publié jeudi, le ministre de l'Intérieur a décrit le voile comme étant "l'une des fondations civilisationnelles de la République islamique d'Iran" et qu'il n'y aurait aucun "recul", ni tolérance" sur le sujet.

Ce samedi, le président iranien Ebrahim Raisi a une nouvelle fois appelé les Iraniennes à porter le voile par "obligation religieuse".

Les femmes iraniennes restent toutefois de plus en plus nombreuses à enlever leur voile en signe de protestation depuis la mort de Mahsa Amini, le 16 septembre dernier. Trois jours plus tôt, cette femme de 22 ans était en visite à Téhéran lorsqu'elle a été interpellée à la sortie du métro dans le centre de la capitale, accusée de porter une tenue "inappropriée".

La jeune femme a succombé en détention, dans les locaux de la police des moeurs, chargée de surveiller le code vestimentaire de la République islamique, strict pour les femmes.

Les protestations continuent

En octobre et novembre, les protestations sont montées en puissance en Iran, sous des formes différentes, souvent initiées par des jeunes sans leader ni programme politique si ce n'est la demande de l'égalité hommes-femmes et d'une plus grande ouverture. Le bilan est lourd: des centaines de tués et des milliers de personnes arrêtées, dont au moins quatre ont été exécutées.

En février, constatant un reflux du mouvement, les autorités ont commencé à libérer plus de 82.000 détenus, dont 22.600 "étaient liées aux émeutes", a indiqué cette semaine Gholamhossein Mohseni Ejei.

Fanny Rocher