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Le procureur général d'Ukraine dénonce "des crimes de guerre partout où les Russes mettent les pieds"

Andriy Kostin est le procureur général d'Ukraine. Il a évoqué l'ampleur des crimes de guerre commis dans son pays par l'envahisseur russe, lors de notre édition spéciale à Kiev consacrée ce vendredi à la première année du conflit.

Le procureur général d'Ukraine, Andriy Kostin, a répondu aux questions de notre journaliste Jean-Baptiste Boursier à l'occasion de l'édition spéciale diffusée ce vendredi soir par BFMTV un an après l'invasion russe.

"On découvre des crimes de guerre dans toutes les villes où les Russes mettent les pieds", a lancé le premier magistrat du pays. Il a encore assuré que "chaque ville ukrainienne est devenue une ligne de front".

Effroyable litanie

Il a alors égrené une effroyable litanie: "Les gens ont vu ce qu’il s’est passé à Boutcha, Irpin. On y a trouvé tout ce qu on peut imaginer en matière de crimes de guerre: pillages, viols, tortures et meurtres de civils".

"Quand on a libéré les régions de Kharkiv, Kherson, on a vu les mêmes choses, les mêmes crimes, de la même ampleur", a repris Andriy Kostin. "Nous n’avons pas accès à Marioupol donc on ne connaît pas l’ampleur de leurs crimes sur place", a-t-il redouté.

68.000 enquêtes en cours

Il a chiffré à 68.000 le nombre d'enquêtes ouvertes pour faire la lumière sur ces exactions, garantissant que 99% de ces dossiers aboutiraient "devant un tribunal ukrainien".

Andriy Kostin en a dit davantage sur l'organisation de ces services devant une telle charge: "Au parquet général, un département spécial est consacré aux crimes de guerre, et les procureurs reçoivent des formations à ce propos. "On se souvient des experts français venus pour trois missions. Ils nous ont aidé à travailler sur les crimes de guerre", a-t-il salué.

"L'important sera de juger Poutine"

Andriy Kostin est allé un cran plus loin. "Vu l’ampleur et le nombre des crimes de guerre sur notre territoire, nous savons que nous pouvons parler de crimes contre l’humanité", a-t-il ainsi soulignons, ajoutant: "Nous travaillons avec la Cour pénale internationale de La Haye".

"On travaille pour traduire Vladimir Poutine devant la justice, c’est en ce sens qu’on travaille avec la Cour pénale internationale", a précisé le procureur général d'Ukraine. "Mais pour les juger il faudra le juger devant un tribunal spécial ou international", a-t-il prolongé, avant d'achever: "L’important sera de le juger pour avoir déclenché la guerre".

Robin Verner
Robin Verner Journaliste BFMTV