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Joe Biden réclame une augmentation du nombre de membres du Conseil de sécurité de l'ONU

La réforme du Conseil de sécurité de l'ONU est débatue depuis plus de 40 ans, mais la guerre en Ukraine et l'utilisation par la Russie de son droit de veto ont donné un nouvel argument aux partisans du changement.

Le président américain Joe Biden s'est dit favorable mercredi à une réforme majeure du Conseil de sécurité de l'ONU en augmentant le nombre de ses membres.

Dans un discours à la tribune de l'ONU, le président américain a notamment appelé à "augmenter le nombre de membres permanents et non permanents" de cette instance majeure de l'ONU afin que des pays d'Afrique, d'Amérique latine et des Caraïbes puissent y être représentés.

Emmanuel Macron a également réclamé mardi une réforme du Conseil de sécurité devant l'Assemblée générale de l'ONU. Il estime que les membres du Conseil de sécurité "ne sont plus les seuls à avoir leurs mots à dire" et qu'il est nécessaire d'"œuvrer plus largement au consensus international nécessaire à la paix".

Le but est qu'il soit "plus représentatif, qu'il accueille de nouveaux membres permanents, qu'il soit capable de jouer tout son rôle en limitant son droit de veto en cas de crimes de masse", a affirmé le président français.

Le Conseil de sécurité compte des membres permanents (actuellement 5: États-Unis, Royaume-Uni, France, Russie et Chine) et non permanents (actuellement 10). La Charte des Nations Unies leur confère la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationale.

Une réforme débattue depuis plus de 40 ans

Le Conseil de sécurité est compétent pour constater l’existence d’une menace contre la paix ou d’un acte d’agression et recommander des moyens de les régler. "Dans certains cas, il peut imposer des sanctions, voire autoriser l’emploi de la force pour maintenir ou rétablir la paix et la sécurité internationales", explique l'ONU sur son site.

La réforme du Conseil de sécurité est débattue depuis plus de 40 ans, note l'ONU. La représentation géographique et l'utilisation du droit de veto font partie des points qui sont le plus souvent évoqués. La manière dont la Russie a utilisé son droit de veto depuis l'invasion de l'Ukraine a poussé les Etats-Unis à prendre le sujet à son compte, et à plaider pour un élargissement.

En avril, l’Assemblée générale de l’ONU a adopté une résolution demandant aux cinq membres permanents du Conseil de sécurité de justifier leur recours au veto. Cette résolution n'est toutefois pas contraignante.

La réforme est une revendication notamment du Japon et de nombreux pays en développement. "Il est temps de faire droit à la juste et légitime revendication africaine sur la réforme du Conseil de Sécurité", avait ainsi insisté mardi à la tribune le président sénégalais Macky Sall, à la tête de l'Union africaine.

Sophie Cazaux avec AFP