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"Inhumain", "immoral": indignation internationale après le bombardement d'un hôpital pédiatrique à Marioupol

Mercredi, l'armée russe a bombardé l'hôpital pédiatrique de Marioupol, une ville qu'elle assiège, sur les bords de la Mer d'Azov. L'attaque a fait 3 morts, dont une fillette, selon un dernier bilan ce jeudi matin. De nombreuses figures de la communauté internationale ont fait part de leur indignation.

Les autorités de Marioupol ont d'abord évoqué un bilan de 17 blessés parmi le personnel, avant de réévaluer leur bilan ce jeudi matin. On dénombre désormais au moins trois morts, dont une petite fille, après le raid aérien russe qui a détruit mercredi un hôpital pédiatrique à Marioupol, un port posé situé sur les bords de la mer d'Azov, près de Donetsk.

L'établissement, réduit en cendres, hébergeait aussi une maternité et accueillait d'ailleurs des femmes sur le point d'accoucher au moment de la frappe. La ville de Marioupol subit l'assaut de l'armée de Vladimir Poutine depuis neuf jours, et le siège a déjà provoqué plus de 1200 morts parmi la population civile d'après la municipalité.

Le bombardement de l'hôpital pédiatrique, qualifié de "crime de guerre" par le président ukrainien Volodymyr Zelensky, a suscité une vaste colère au sein de la communauté internationale avant même qu'on apprenne que trois personnes, au moins, y avaient perdu la vie.

La France dénonce un acte "inqualifiable"

En France, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a dénoncé ce jeudi matin sur RTL des frappes "inhumaines et lâches". "Ce sont des femmes, des enfants, des soignants qui ont été ciblés. C'est inqualifiable. Nous appelons, à nouveau, au cessez-le-feu", a-t-il lancé.

Le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand, a lui aussi pris la parole. "Les mots manquent. C’est une agression, qui viole toutes les lois de la guerre. Cela signifie que les auteurs de ce crime devront un jour en rendre compte", a-t-il déclaré sur France Info.

Une attaque "immorale"

Le drame, dont le pouvoir russe nie la responsabilité, a aussi déchaîné la consternation à l'internationale. Dénonçant lui aussi le raid, Josep Borell, patron de la diplomatie européenne, y a vu un aveu d'impuissance de la part du Kremlin.

"Le plan de Poutine était une guerre-éclair, les Russes n'ont pas réussi donc ils bombardent les villes, de manière terrifiante", a-t-il dit sur France Info ce jeudi matin.

Le haut-représentant aux Affaires étrangères de l'Union européenne a ajouté: "Ils ne cherchent pas des objectifs militaires", rappelant quelques précédents: "Les Russes bombardent systématiquement les villes ukrainiennes. Ils ont fait ça en Syrie, en Tchétchénie".

Le Premier ministre britannique Boris Johnson avait été l'un des premiers à se faire entendre, mercredi soir, qualifiant l'attaque russe d'"immorale".

Jen Psaki, porte-parole de la Maison Blanche, a quant à elle jugé "atroce de voir le genre d'utilisation barbare de la force militaire contre des civils innocents dans un pays souverain". L'Organisation des Nations unies a de son côté souligné qu'aucune installation de santé "ne (devait) être une cible".

Robin Verner