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Ukraine: le gouvernement démissionne, les pro-Européens se félicitent

Mykola Azarov, Premier ministre ukrainien, a démissionné ce mardi 28 janvier 2014

Mykola Azarov, Premier ministre ukrainien, a démissionné ce mardi 28 janvier 2014 - -

Le Premier ministre ukrainien Mykola Azarov a annoncé mardi sa démission, suivie par celle de tout le gouvernement. Par ailleurs, le Parlement a aboli les lois anti-manifestations, qui avaient entraîné la radicalisation de la mobilisation des opposants.

Vers une fin de crise en Ukraine? Le Premier ministre ukrainien, Mykola Azarov, a annoncé ce mardi matin qu'il avait présenté sa démission, ce qui a entraîné la chute de tout le gouvernement ukrainien. Les ministres actuels vont cependant continuer à gérer les affaires courantes en attendant la formation d'une nouvelle équipe, a précisé la présidence.

Ce nouveau rebondissement est intervenu au moment où s'ouvrait une session extraordinaire du Parlement sur la crise. Quelques instants plus tard, les députés ont aboli les lois anti-manifestations, très controversées, que le président Viktor Ianoukovitch avait promulgué il y a une dizaine de jours et qui avaient provoqué une radicalisation de la contestation pro-européenne, entamée il y a deux mois.

361 députés ont voté l'abrogation de ces lois vivement critiquées par les pays occidentaux comme une atteinte aux libertés, et deux contre. Le résultat du vote a été accueilli par des applaudissements. Avant le début de la session extraordinaire, une minute de silence avait été observée à la mémoire des personnes tuées à Kiev dans les violences.

361 voix sur 450. Les lois anti-contestation sont abolies en #Ukraine . Applaudissements dans la salle.
— Patrick Sauce (@SaucePatrick) 28 Janvier 2014

"Préserver l'unité et l'intégrité de l'Ukraine"

Ce vote, qui constitue une vraie victoire pour l'opposition au président Ianoukovitch, est intervenu peu de temps après l'annonce de la démission du Premier ministre Mykola Azarov.

"J'ai pris la décision de demander au président d'accepter ma démission du poste de Premier ministre, pour créer les conditions supplémentaires d'un compromis politique et d'un règlement pacifique du conflit", a-t-il déclaré dans un communiqué publié sur le site du gouvernement, prenant de court tous les députés de la majorité.

Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch a accepté quelques heures plus tard du Premier ministre Mykola Azarov et de l'ensemble du gouvernement. Le chef de l'Etat, qui cristallise pourtant toutes les contestations, ne semble en revanche pas décidé à laisser son poste.

L'opposition se félicite de ce "pas vers la victoire"

Vitali Klitschko, l'un des principaux leaders de l'opposition, a réagi à l'annonce de la démission du Premier ministre en estimant qu'il s'agit d'"un pas vers la victoire".

"Nous disons depuis plusieurs mois que ce qui se passe dans les rues(en Ukraine est aussi la conséquence de la politique de l'actuel gouvernement. Ce n'est pas la victoire, mais un pas vers la victoire", a ainsi déclaré l'ex-boxeur.

"Cela calmera les gens pendant un mois au plus. Nous devons maintenant casser le système", a également déclaré l'ex-sportif au journal allemand Bild Zeitung.

Confusion au Parlement

Les députés de la majorité ne s'attendaient pas à ce geste du Premier ministre, ce qui a provoqué une certaine confusion dans les couloirs du Parlement, selon notre envoyé spécial sur place, Patrick Sauce, qui rappelle que, selon la loi ukrainienne, le Premier ministre a jusqu'à deux mois, après avoir posé sa démission, pour gérer les affaires courantes. Si, entre-temps, personne ne se met d'accord sur un nouveau Premier ministre, le pays peut se retrouver sans gouvernement, ce qui amènerait une nouvelle crise.

Mais pour la rue et l'opposition, ces gestes ne seront vraisemblablement pas suffisants, et la mobilisation devrait se poursuivre pour parvenir à l'objectif ultime des manifestants: la démission du président Ianoukovitch et la tenue d'élections anticipées.

M.G. et A.S. avec Patrick Sauce et AFP