Ukraine: session de la dernière chance au Parlement?
Vers une sortie de crise en Ukraine? Si l'opposition a enregistré lundi soir une avancée majeure dans la résolution du conflit en obtenant du pouvoir en place l'abrogation des lois anticontestation, reste encore à "poursuivre les négociations".
Une session extraordinaire a ainsi lieu mardi au Parlement pour tenter de mettre un terme définitif à l'escalade des violences qui secouent le pays.
Au même moment, à Bruxelles, l'Union européenne et la Russie tiendront un sommet réduit qui devrait être largement dominé par la situation dans l'ex-république soviétique.
Débat sur la confiance du gouvernement
Cette session extraordinaire du Parlement apparaît cruciale alors que les craintes de recours à l'état d'urgence s'intensifient à Kiev, dont le centre ressemble de plus en plus à un camp retranché.
Les députés doivent discuter notamment d'une amnistie pour les manifestants interpellés lors de heurts avec la police ou de la mise en place d'un groupe de travail chargé de réviser la Constitution, qui selon l'opposition accorde trop de pouvoirs au président.
De leurs côtés, l'opposition et la rue, à Kiev et dans une partie de plus en plus grande du pays, exigent désormais en premier lieu des élections anticipées visant à chasser du pouvoir le président Ianoukovitch.
La présidence a répété lundi que la session extraordinaire du Parlement débattrait de la confiance du gouvernement, que Ianoukovitch avait proposé samedi à l'opposition de diriger. Mais cette dernière a refusé.
Sommet tendu entre l'UE et la Russie
Par ailleurs, l'Union européenne et la Russie, qui s'accusent mutuellement d'ingérence sur le dossier, se réuniront au même moment à Bruxelles pour un sommet réduit. Celui-ci s'annonce tendu et largement dominé par la situation dans l'ex-république soviétique.
Le président russe Vladimir Poutine doit s'entretenir avec les principaux responsables de l'UE, dont la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton.
Cette dernière s'envolera ensuite à destination de Kiev pour une visite de 48 heures, où elle doit rencontrer le chef de l'Etat ukrainien, Viktor Ianoukovitch, ainsi que les chefs de l'opposition.
Les États-Unis suivent aussi de près les événements. Lundi, le vice-président américain Joe Biden a prévenu le président ukrainien, au cours d'une conversation téléphonique, que "décréter l'état d'urgence ou prendre toute autre mesure sécuritaire aussi sévère ne ferait qu'aggraver la situation et réduirait l'espace pour une résolution pacifique" de la crise.