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Ukraine: des hommes armés prennent d'assaut le Parlement de Crimée

Manifestants massés devant le siège du Parlement de Crimée à Simferopol, mercredi 26 février.

Manifestants massés devant le siège du Parlement de Crimée à Simferopol, mercredi 26 février. - -

Non identifiés, ils se sont emparés dans la matinée des bâtiments du Parlement et du Gouvernement de cette république autonome située au sud de l'Ukraine.

Alors que l'Ukraine, qui sort de trois mois de crise politique, doit entériner ce jeudi son nouveau gouvernement, la péninsule de de Crimée, au Sud du pays, est en proie à des troubles croissants. Qui ont atteint leur paroxysme ce jeudi matin.

> Les faits: des hommes armés s'emparent du Parlement

La Crimée est au Sud du pays.
La Crimée est au Sud du pays. © -

Tôt dans la matinée, des hommes armés non identifiés ont pris possession du Parlement et du gouvernement situés à Simferopol, la capitale de cette péninsule du Sud de l'Ukraine. Une trentaine d'hommes, équipés d'armes automatiques, auraient selon une source parlementaire tiré vers les fenêtres de ce bâtiment vers 4h20 locales (3h20 françaises) avant d'y pénétrer. Il n'y aurait pas eu de blessés.

La prise des locaux du Parlement et du Conseil des ministres de Crimée a été confirmée par le service de presse du Parlement. Selon un journaliste de l'agence de presse russe Interfax, les locaux ont été barricadés et sont encerclés par la police. Le ministère ukrainien de l'Intérieur a indiqué que les forces spéciales étaient en alerte.

De son côté, le président ukrainien par intérim Olexandre Tourtchinov a lancé un appel au calme après cette prise de bâtiments officiels par des individus qu'il a a qualifiés de "criminels en uniformes militaires".

> Le contexte: les pro-Russes de Crimée veulent faire sécession

La Crimée, république autonome russophone, est la plus susceptible de s'opposer aux nouvelles autorités ukrainiennes, davantage tournées vers l'Europe que vers la Russie.

Les tensions séparatistes qui parcourent la péninsule se sont par conséquent accrues depuis l'éviction samedi du président Viktor Ianoukovitch, réputé proche de Moscou. Les pro-Russes de Crimée réclament la tenue d'un référendum sur le statut de leur région.

Mercredi, des milliers d'opposants favorables et opposés au nouveau pouvoir se sont affrontés devant les bâtiments officiels de Simferopol. Un homme a été retrouvé sans vie à l'issue des heurts, mais il ne portait pas de trace de violence. Selon les autorités, il serait mort de "crise cardiaque".

La Russie, qui possède encore une base navale en Crimée - qui lui appartenait jusqu'en 1954 - a de son côté décidé mercredi de renforcer la protection de sa flotte basée dans cette région.

> Ukraine: un nouveau gouvernement

Ce coup de force intervient alors que l'Ukraine sort de plus de trois mois de crise politique, née en novembre de la volonté du président, Viktor Ianoukovitch, de suspendre toute association de son pays avec l'Union européenne.

La contestation a été menée par les pro-Européens qui, samedi, sont parvenus à évincer du pouvoir Ianoukovitch. L'Ukraine doit se doter ce jeudi d'un nouveau gouvernement, proposé par le comité du Maïdan, qui rassemble les forces vives de la contestation. Le nom d'Arseni Iatseniouk, pro-Européen convaincu, a été proposé pour être Premier ministre.

Mathilde Tournier et avec AFP