Pologne: deux hélicoptères biélorusses traversent la frontière, des troupes envoyées en renfort

Sur fonds de tensions entre les deux pays, Varsovie a annoncé que deux hélicoptères biélorusses avaient violé ce mardi son espace aérien. De nouveaux moyens humains et matériels ont donc été déployés au niveau de la frontière.

La tension monte d'un cran en Pologne. Ce mardi, le ministère de la Défense polonais a annoncé que deux hélicoptères biélorusses avaient violé son espace aérien en traversant la frontière qui sépare les deux pays.

"Il a été établi qu'aujourd'hui, 1er août 2023, il y avait eu une violation de l'espace aérien polonais par deux hélicoptères biélorusses qui effectuaient un entraînement près de la frontière", a indiqué le ministère dans un communiqué.

Selon cette déclaration, les systèmes radars de ce pays de l'Otan n'auraient pas détecté les engins car ils volaient "à très basse altitude" dans la région de Bialowieza, à seulement quelques kilomètres de la Biélorussie.

De nouveaux soldats à la frontière

En réaction à cet incident, auquel Minsk n'a pas encore réagi, Mariusz Błaszczak, ministre de la Défense nationale, "a ordonné d'augmenter le nombre de soldats à la frontière et d'allouer des forces et des ressources supplémentaires, y compris des hélicoptères de combat".

Ces moyens s'ajouteront donc au plus d'un millier de soldats et des dizaines de blindés polonais déjà présents près de la frontière biélorusse. Ils avaient été déplacés à la demande du président Andrzej Duda après l'accueil des mercenaires de la milice Wagner en Biélorussie, exfiltrés de Russie à la suite de leur mutinerie avortée contre les dirigeants russe.

"Nous voudrions vous rappeler que la Russie et la Biélorussie ont récemment intensifié leurs activités hybrides contre la Pologne", a ajouté le ministère polonais, qui a informé l'Otan de l'incident.

Comment Prigojine est passé de proche de Poutine à "traître à la nation"

19:30

Ces derniers jours, les relations entre la Pologne et la Biélorussie, alliée de longue date de la Russie, se sont encore plus tendues. Samedi, le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a affirmé que plus de 100 soldats du groupe co-fondé par Evgueni Prigojine se dirigeaient vers la frontière polonaise, sur une fine bande de terre appelée le corridor de Suwalki, les suspectant de vouloir déstabiliser les gardes frontaliers polonais.

Une information démentie ce mardi par le président biélorusse Alexandre Loukachenko lui-même. "J'ai entendu dire l'autre jour que la Pologne a paniqué, croyant qu'une unité de 100 personnes avait déménagé ici. Aucune unité de Wagner n'a déménagé ici. Et s'ils l'ont fait, ils l'ont fait uniquement pour transmettre leur expérience de combat aux brigades [biélorusses], qui sont stationnées à Brest et Grodno (tout près de la frontière polonaise, NDLR)", a-t-il assuré dans un communiqué.

Théo Putavy