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Norvège: des victimes de Breivik candidates aux législatives

élections législatives en Norvège

élections législatives en Norvège - -

Ils ont tous été blessés lors de l'attentat d'Oslo ou la tuerie d'Utoeya en juillet 2011, 33 jeunes travaillistes se présentent aux élections, pour contrer les idées islamophobes et racistes de leur bourreau.

Comme une revanche! Trente-trois victimes de l’attentat d’Oslo et de la tuerie d’Utoeya, perpétrés par Anders Breivik en juillet 2011, se présentent aux élections législatives du 9 septembre en Norvège. Avec comme mot d’ordre la lutte contre le racisme et contre l’islamophobie.

Tous blessés lors du massacre qui a fait 77 victimes pendant un rassemblement des jeunesses travaillistes, ils entendent défendre les valeurs démocratiques, expliquent-ils au site britannique The Independent. Loin des idéaux d’Anders Breivik, condamné à 21 ans de prison, qui entendait défendre la Norvège et l’Europe contre "l’islamisation".

La ténacité du parti travailliste

"Le but de Breivik était de supprimer le Parti travailliste" explique Stine Renate Haheim, l’une de ses candidates. "Il n'y est pas parvenu. Le parti est plus fort que jamais ", affirme-t-elle. Les jeunesses travaillistes expliquent avoir enregistré un bond de 40% d'adhésions dans l’année suivant le massacre. Si elle était déjà engagée politiquement avant 2011, Stine Renate a pris conscience, avec cette expérience traumatisante, que la démocratie pouvait être en danger dans son pays.

Autre candidate, Prableen Kaur s’était fait passer pour morte pour échapper aux coups de feu de Breivik sur l’île d’Utoeya. Désormais, elle arpente les rues d’Oslo et distribue des tracts ainsi que des roses rouges, symbole du parti travailliste. "On a essayé de me tuer parce que j'avais utilisé ma liberté d'expression et que je prends toute ma place dans la société", clame-t-elle. "Ce que j'ai vécu m'a incité à aller de l’avant", affirme-t-elle. Huitième sur la liste de son parti dans la ville d’Oslo, elle entend bien devenir la plus jeune députée du parlement.

L'islamophobie résiste

Ce qui effraie particulièrement ces jeunes gens, c’est que, d’après eux, rien n'a changé dans le pays, après le massacre d’Utoeya. Ils en veulent pour preuves le racisme latent sur les blogs et sites web norvégiens ainsi que les prises de position anti-Islam et anti-immigration de responsables politiques.

"Le débat est revenu au point où il en était le 21 juillet 2011", déplore Shoaib Mohammad Sultan, du Centre norvégien contre le racisme, interrogé par The Independent. De quoi motiver ces jeunes candidats, même si les sondages ne semblent pas favorables à la majorité travailliste, à deux semaines du scrutin.

V.D. et C.Pa