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Police-Justice

Breivik déplore le café froid et l'absence d'internet en prison

Breivik, le sourire aux lèvres, durant son procès en août dernier

Breivik, le sourire aux lèvres, durant son procès en août dernier - -

Inspections corporelles quotidiennes, café froid et censure de son courrier : en Norvège, le tueur Anders Breivik trouve ses conditions de détention "inhumaines".

Anders Behring Breivik ne supporte plus ses conditions de détention. Décidé à le faire savoir, le tueur de masse a envoyé hier son avocat défendre sa cause devant les médias, avant d’expédier une missive de 27 pages à l’administration pénitentiaire, publiée en partie vendredi par un journal norvégien, Verdens Gang.

"Je doute fortement qu'il existe pire lieu de détention en Norvège", écrit l'extrémiste de droite, qui a tué 77 personnes l'an dernier, en majorité des adolescents.

Maintenu dans un isolement quasi total et sous un régime de très haute sécurité dans la prison d'Ila près d'Oslo, le détenu de 33 ans déplore des carences et restrictions qui touchent tant à l'anecdotique qu'aux principes fondamentaux.

Des menottes vécues comme "un boulet mental"

Ainsi, il regrette le peu de beurre pour tartiner son pain, le café souvent froid faute de thermos et l'interdiction de conserver de la crème hydratante dans sa cellule, laquelle n'a, à son grand dam, ni décoration ni panorama.

Mises pour chaque déplacement, les menottes "sont vécues comme un boulet mental", écrit-il. Elles provoquent des "coupures dues à des frictions, car leur bord en acier arrache douloureusement la peau du poignet".

Enfin, l'homme, qui avait indiqué vouloir poursuivre son combat idéologique depuis la prison, est particulièrement amer d'avoir perdu l'ordinateur, sans accès à internet, dont il disposait en détention provisoire.

Lui qui voulait écrire des livres et correspondre avec ses sympathisants n'a plus qu'un petit stylo en caoutchouc -sécurité oblige-, très peu pratique à son goût. Surtout, les lettres qu'il envoie et reçoit sont filtrées, et toute remarque politique y est interdite.

"Ses griefs dépeignent une situation grave"

L'authenticité des extraits de la lettre a été confirmée par son avocat, Tord Jordet. "Il est conscient que, pris séparément, ses griefs peuvent passer pour des bagatelles mais, pris dans leur ensemble, ils dépeignent une situation grave", explique l'avocat. Le ministère de la Justice n'a pas souhaité faire de commentaire.

Pour rappel : outre sa cellule individuelle, Breivik dispose de deux pièces, l'une pour les exercices physiques et l'autre pour ses études, dont l'accès est contrôlé par l'administration pénitentiaire.

Breivik avait tué 77 personnes le 22 juillet 2011, en faisant exploser une bombe près du siège du gouvernement de centre gauche à Oslo puis en ouvrant le feu sur un rassemblement de la Jeunesse travailliste sur l'île d'Utoeya. Il a été condamné à la peine maximale, soit 21 ans de prison qui pourront être prolongés.