Silvio Berlusconi sauvé de la prison par son âge?

La Cour de cassation examine ce mardi un recours contre sa condamnation à quatre ans de prison et cinq d'interdiction d'exercer une fonction publique dans l'affaire Mediaset.

Nouveau suspense judiciaire pour Silvio Berlusconi. La Cour de cassation examine mardi un recours contre sa condamnation à quatre ans de prison et cinq d'interdiction d'exercer une fonction publique dans l'affaire Mediaset.

L'enjeu principal du procès concerne l'interdiction d'exercer un mandat public pour le Cavaliere, entré en politique en 1994, trois fois chef du gouvernement et élu sénateur en février dernier. Plusieurs options sont possibles:

- La Cour de cassation peut rendre son verdict le même jour ou avant la fin de semaine

- elle peut décider de reporter la poursuite de l'audience ou sa décision à une date ultérieure

- Elle peut renvoyer Berlusconi devant une nouvelle cour d'appel

- Ou elle peut confirmer la peine prononcée en appel.

A ce stade, personne ne se hasarde à parier sur sa décision. Mais même dans ce dernier cas, Silvio Berlusconi ne perdrait pas automatiquement son siège de sénateur, car il faut pour cela un vote du Sénat en session plénière.

De nombreux démêlés judiciaires

Pour autant, quelle que soit la décision de la plus haute juridiction italienne, Silvio Berlusconi, 76 ans, ne devrait pas aller en prison. Les personnes âgées de plus de 70 ans et ayant un casier judiciaire vierge ne sont en effet pas incarcérées en Italie s'il ne s'agit pas de crime de sang.

Pourtant, en cas de confirmation de sa condamnation pour fraude fiscale, il Cavaliere a une nouvelle fois joué la provocation, affirmant préférer la prison à toute autre solution. "Je n'irai pas en exil. Je n'accepterai pas de faire des travaux d'intérêt général, comme un criminel qui doit être rééduqué", a-t-il dit dimanche au quotidien Libero. "J'ai presque 78 ans et j'aurais le droit à la résidence surveillée, mais s'ils me reconnaissent coupable, s'ils prennent cette responsabilité, je veux aller en prison."

Depuis son entrée en politique en 1994, Silvio Berlusconi a eu de nombreux démêlés judiciaires mais n'a jamais été condamné définitivement. Il a été condamné notamment pour corruption, faux en bilan, fraude fiscale, financement illégal de parti... mais a toujours par la suite soit bénéficié de la prescription soit été acquitté.

S. A avec AFP