BFMTV
Espagne

Saint-Jacques de Compostelle: revivez la journée du vendredi 26 juillet

Le train a déraillé dans un virage, faisant 78 morts.

Le train a déraillé dans un virage, faisant 78 morts. - -

Mercredi soir, le déraillement d'un train dans le nord-ouest de l'Espagne, à Saint-Jacques de Compostelle, a entraîné la mort de 78 personnes. Le conducteur, en garde à vue, refuse de répondre aux questions des enquêteurs.

Le train qui reliait Madrid à El Ferrol, dans le nord-ouest de l'Espagne, a déraillé mercredi sur un tronçon de ligne à grande vitesse juste avant d'arriver en gare de Saint-Jacques de Compostelle, faisant 78 morts et 178 blessés, dont 94 étaient toujours hospitalisés jeudi soir, 32 dans un état critique.

Les images de l'accident sont saisissantes: on y voit un train lancé à toute vitesse sortir de sa voie, avant que les voitures ne percutent un mur de béton et ne s'entrechoquent avec une violence rare. La vitesse excessive est l'hypothèse privilégiée des enquêteurs pour le moment. Le conducteur doit être entendu dès qu'il sortira de l'hôpital.

>> Cet article en direct est maintenant terminé, retrouvez toutes les informations de la journée ici.

20h20 - Le conducteur du train refuse de répondre aux questions des enquêteurs

Le conducteur du train a refusé de répondre vendredi aux questions des enquêteurs qui voulaient l'interroger à l'hôpital. Le conducteur, qui a été placé en garde à vue pour "imprudence", sera "présenté à un juge le plus tôt possible", a déclaré une porte-parole de la police.

19h30 - Qui est le conducteur?

Francisco José Garzón a commencé à travailler à 22 ans au sein de la compagnie ferroviaire Renfe, en Galice. Petit à petit, il a grimpé les échelons, et est devenu conducteur de train il y a maintenant dix ans, raconte El Pais.

Ce trajet mortel de mercredi, il l'avait déjà fait près de 60 fois, selon le président de la Renfe, cité par la chaîne RTVE. Il connaissait cette courbe périlleuse, qui surgit après une centaine de kilomètres de voies rectilignes.

Francisco José Garzón poste une photo où l'on voit un tableau de bord d'un train, indiquant 200 km/h. Alors que certains amis le sermonnent sur sa vitesse, le conducteur assure qu'il est à la limite, car au-dessus il se prendrait une amende. "Ce n'est pas un trucage", fanfaronne-t-il. "Ca serait marrant de faire sauter le radar de la police, la Renfe se prendrait une sacrée amende!"

>> Lire l'intégralité du portrait du conducteur du train

19h29 - le regard des Espagnols tourné vers le conducteur de train

Les Espagnols ne cachent pas leur rancœur à l’égard de cet homme de 52 ans, vétéran du rail, hospitalisé à la suite à ses blessures.

19h25 - La France pourrait-elle en arriver là?

En France, pourrait-on arriver à de tels excès? Qui sont ces 13.000 conducteurs de trains, quelle est leur formation.

19h10 - Une erreur humaine invoquée

La ligne de chemin de fer était récente, le train également. 48 heures après l’accident, les enquêteurs s’orientent vers une erreur humaine pour expliquer le déraillement.

18h30 - Les familles des disparus sont dans l'angoisse

Depuis ce jeudi, au centre d’information et de coordination improvisé à Saint-Jacques-de-Compostelle des dizaines de familles sans nouvelles de leurs proches sont dans l’attente. Sur place, les services municipaux, la Croix rouge et les bénévoles se démènent pour alléger leurs angoisses.

16h30 - Trafic presque entièrement rétabli

Le trafic est rétabli sur deux des trois voies affectées par l'accident. Les autorités ferroviaires espèrent pouvoir de nouveau faire rouler des trains samedi sur la troisième voie, où se sont retournées les voitures.

15h30 - Brétigny, Compostelle: la série noire

Cette tragédie ferroviaire, moins de deux semaines après la catastrophe de Brétigny, a réveillé la douleur des passagers. Voir les images de l’accident en boucle est une épreuve pour eux. Témoignage d’un couple passager du train Paris-Limoges.

15h15 - Déjà, les indemnisations

L'avocat d'un bureau spécialisé dans les indemnisations de victimes, Ignacio Gonzalez, indique à la télévision RTVE que les indemnisations finales seront de l'ordre de 150.000 euros par victime pour les proches.

15h00 - Ruban noir

Un ruban noir comme symbole du deuil national apparaît sur les émissions des différentes chaînes de télévision, sur certains journaux, sur la page officielle du roi d'Espagne, ou encore sur le moteur de recherche Google.

14h45 - "J'ai déconné. Je veux mourir"

Juste après l'accident, alors que le conducteur du train, bloqué dans sa cabine, a commencé à réaliser ce qu'il venait de se passer, il s'est effondré en larmes. "J'ai déconné", peut-on entendre dans la conversation qu'il a eu par liaison radio avec la gare, selon El Mundo. "Je veux mourir". Une fois extrait de la cabine, ensanglanté, soutenu par plusieurs hommes, l'homme hurlait son désespoir, selon La Vanguardia. "Pourquoi ce n'est pas moi qui suis mort?" Il est actuellement en garde à vue.

14h30 - Un Français parmi les victimes

Un Français figure parmi les personnes tuées dans l'accident de train, a annoncé vendredi le maire de Saint-Jacques de Compostelle. Cette personne n'a pas encore été identifiée, a précisé le maire, Angel Curras.

13h45 - Garde à vue pour "imprudence"

Le conducteur du train a été placé en garde à vue pour "imprudence", a précisé le chef de la police de Galice, Jaime Iglesias. Le chauffeur, un homme expérimenté de 52 ans, dont la photo, l'air hébété, le visage ensanglanté après l'accident, faisait le tour des médias, ne semble pas avoir réussi à freiner à temps le convoi, lancé à 190 kilomètres heure sur un tronçon limité à 80.

13h40 - Minute de silence au siège du gouvernement de Galice

Devant les drapeaux galicien, espagnol et européen, les élus et employés du gouvernement de la communauté autonome ont observé une minute de silence à la mi-journée.

Par ailleurs, un livre de condoléances a été ouvert à l'ambassade d'Espagne à Paris où les drapeaux sont également en berne.

13h15 - 28 adultes et 4 enfants gravement blessés

Une conférence de presse a été donnée par Rocio Mosquera, ministre de la Santé de Galice et Alfonso Rueda, vice-président de la communauté autonome. Ils ont expliqué que le bilan de 78 morts est "pratiquement définitif" mais que des travaux d'identification sur six corps sont toujours en cours. Parmi les victimes, se trouvent "des Colombiens, des Péruviens, un Américain", a listé Rocio Mosquera.

En tout, "178 personnes ont été hospitalisées", 28 adultes et 4 enfants se trouvent toujours dans un état grave.

12h50 - Comment les corps sont-ils identifiés?

Le responsable de la police scientifique, Antonio del Amo, explique qu'il y a trois méthodes pour procéder à l'identification des victimes: les empreintes digitales, les traces ADN, et les empreintes dentaires, grâce à des radiographies des victimes. Quelque 53 experts venus de toute l'Espagne sont sur place pour ce travail long et difficile.

Dans l'un des hôpitaux, une femme sérieusement blessée a pu être reconnue grâce à son alliance de mariage, qui portait une inscription: Finisterre, 2012.

12h45 - Le bilan des victimes revu à la baisse

La police espagnole annonce avoir recensé 78 corps, et non 80, comme annoncé jeudi. Le responsable de la police scientifique, Antonio del Amo, justifie ce changement par la fragmentation des corps, qui rend très difficile l'identification et le comptage des victimes.

Pour l'heure, 72 d'entre eux ont été identifiés, 6 demeurent anonymes. Parmi les corps identifiés figurent ceux de trois étrangers, un Algérien, un Mexicain et un Américain. La police précise cependant que le bilan reste provisoire.

12h30 - Le conducteur en garde à vue

Le conducteur du train a été placé en garde à vue. "Il est en garde à vue depuis jeudi 20 heures", a déclaré Jaime Iglesias, le chef de la police. "On lui reproche des délits liés à l'accident", mais "il n'a pas encore été entendu", ce qui "sera fait très prochainement".

12h00 - Hommage poignant de Fernando Alonso

De nombreuses personnalités espagnoles ont rendu hommage jeudi aux victimes de la catastrophe. C'est le cas de l’Espagnol Fernando Alonso, pilote de F1, qui est arrivé en conférence de presse avec une immense pancarte rendant hommage aux victimes.

"Un jour vous allez vous coucher, avec vos problèmes, vos petits tracas de la journée, vous voulez améliorer pleins de choses, et puis vous vous réveillez avec cette nouvelle. Très vite vous réalisez à quel point vous êtes stupide de ne penser qu’à vos soucis, qu’à vous, et que vous êtes égoïste", a déclaré le sportif au grand coeur.

11h45 - Comment fonctionne le système de freinage automatique?

Environ 4 kilomètres avant l'arrivée à Saint-Jacques de Compostelle, la ligne à grande vitesse redevient une ligne conventionnelle. C'est justement là que s'est produit l'accident.

Le système de sécurité change donc, passant du système européen ERTMS (European Rail Traffic Management System) à celui, espagnol, baptisé ASFA (Anuncio de Senales y Frenado Automatico). Le système ERTMS équipe les voies à grande vitesse tandis que ASFA est réservé aux voies conventionnelles, selon le syndicat de conducteurs de train Semaf.

La principale différence entre les deux mécanismes est que le premier freine automatiquement le train dès que celui-ci dépasse la vitesse maximale autorisée, tandis que le second ne le fait qu'au-delà d'une vitesse de 200 km/h. Selon la retranscription d'une communication radio du conducteur, celui-ci a reconnu aller à 190 km/h.

11h00 - Le chauffeur a freiné trop tard

Le chauffeur du train a "freiné très tard", affirme vendredi le quotidien El Pais. "Lors d'une première reconstitution des faits, il a reconnu qu'un système d'alerte s'était déclenché avant le virage pour signaler sa vitesse excessive, et qu'il avait appuyé sur le bouton indiquant qu'il avait bien reçu le message. Pourquoi n'a-t-il pas freiné à ce moment-là? Pourquoi un cheminot avec tant d'années d'expérience a-t-il abordé le virage si vite?", s'interroge le journal.

L'homme, âgé de 52 ans, est actuellement hospitalisé sous surveillance. Il doit être entendu dès sa sortie.

10h35 - Treize morts encore non identifiés

Vendredi matin, il reste encore treize victimes dont l'identité n'est pas connue des services de secours, selon la télévision espagnole RTVE. Les familles des 67 autres ont été prévenues de la dramatique nouvelle parfois jusqu'à tard dans la soirée jeudi. Le Huffington Post espagnol a publié une première liste non exhaustive du nom de victimes, et raconte en quelques lignes leur histoire.

Parmi elles, Marta se rendait à un baptême avec son fiancé. Rosalina, elle, avait pris le train pour rendre une visite surprise à sa soeur. David et Laura, jeune couple d'étudiants en médecine, avaient décidé de voyager un peu.

|||>> L'ESSENTIEL

• L'accident a fait 78 morts et 178 blessés, dont 32 dans un état critique

• Le conducteur a affirmé rouler à 190 km/h au lieu de 80 km/h

• L'Espagne est en deuil national jusqu'à dimanche soir

Alexandra Gonzalez