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Espagne

Loi immigration: Vox, l'extrême droite espagnole, salue le texte d'Emmanuel Macron

Santiago Abascal, le 15 novembre 2023 à Madrid

Santiago Abascal, le 15 novembre 2023 à Madrid - JAVIER SORIANO / AFP

Santiago Abascal, chef de file de l'extrême droite espagnole, estime que le président de la République "lui ressemble" après l'adoption de la loi immigration. "La Macronie est désormais un point d’appui pour les adulateurs de Franco en Espagne", dénonce François Ruffin.

Le chef de file de l'extrême droite espagnole, Santiago Abascal, a invité ce mercredi le Premier ministre socialiste Pedro Sánchez à "imiter (son) ami (Emmanuel) Macron" sur l'immigration, après l'adoption en France d'une loi durcissant les conditions d'accueil des étrangers.

"Hier en France, une loi migratoire vraiment restrictive a été approuvée", prévoyant notamment "la création d'un délit de séjour irrégulier" et "la fin des aides sociales à l'immigration", a déclaré le leader du parti d'extrême droite Vox lors d'un débat au Parlement.

"Vous pourriez imiter votre ami Macron", a-t-il poursuivi de la tribune à l'adresse de Pedro Sánchez, assis à quelques mètres de lui, assurant (dans une référence ironique à sa propre personne) que le président français "ressemble maintenant à Abascal".

"Vous pourriez apprendre" d'Emmanuel Macron

Cette loi sur l'immigration, adoptée mardi soir par le Parlement français, restreint notamment le versement des prestations sociales pour les étrangers, instaure des quotas migratoires, remet en question l'automaticité du droit du sol et rétablit un "délit de séjour irrégulier".

À l'origine d'une vive controverse et d'une crise politique au sein de la majorité présidentielle, ce texte a été voté par le Rassemblement national, parti d'extrême droite de Marine Le Pen, qui y a vu une consécration de "la priorité nationale" qu'il défend.

Une analyse partagée par Vox, parti anti-immigration accusé par ses détracteurs d'être nostalgique de la dictature de Franco (1939-1975).

"Vous pourriez apprendre de certains de ceux qui prétendent être vos amis", a conclu Santiago Abascal à l'adresse de Pedro Sánchez, qui a évité son regard pas et n'a pas répondu.

Macron "pris en exemple par l'héritier de Franco"

Le texte voté par les députés et les sénateurs français se voulait à l'origine un marqueur du "en même temps" cher à Emmanuel Macron, avec d'un côté un volet répressif sur l'expulsion des étrangers en situation illégale et, de l'autre, la promesse de régulariser certains travailleurs dans les métiers en tension.

Mais faute de majorité absolue à l'assemblée, cette loi a été considérablement durcie pour s'assurer les votes des députés de droite.

En France, les propos du chef de file de l'extrême droite espagnole ont fait réagir à gauche. "La Macronie est désormais un point d’appui pour les adulateurs de Franco en Espagne", dénonce François Ruffin sur X.

"Mes grands-parents et mon père ont quitté le Pays Basque sous l'ère franquiste pour venir en France. Aujourd'hui, Emmanuel Macron et son gouvernement sont pris en exemple par l'héritier de Franco. La honte!" écrit de son côté le député socialiste des Pyrénées-Atlantiques Iñaki Echaniz.

"Honte à ceux qui ont participé à la légitimation du projet des racistes sur tout le continent européen", abonde le patron du PS Olivier Faure.

"La responsabilité des macronistes dans la montée des populismes en Europe est immense", conclut la sénatrice écologiste Mélanie Vogel.

Ariel Guez avec AFP