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Espagne

Grande manifestation pro-avortement à Madrid

Manifestation à Madrid poru défendre le dorit à l'avortement.

Manifestation à Madrid poru défendre le dorit à l'avortement. - -

Les défenseurs de l'avortement, rejoints par un groupe de femmes arrivées à bord d'un "train de la liberté", ont manifesté samedi à Madrid contre le projet de loi supprimant quasiment le droit à avorter.

Aux cris "d'avortement libre", et avec des pancartes "Nos ovaires appartiennent ni aux curés ni aux machos", ou "ce sont mes droits, c'est ma vie"; des milliers de personnes ont défilé samedi à Madrid pour la première grande manifestation contre le projet de loi qui supprime en Espagne le droit à l'interruption de grossesse. Cette manifestation pro-IVG était soutenue dans toute l'Europe comme à Paris.

Le défilé était une véritable marée violette, la couleur symbole des manifestations féministes. "C'est une énorme mobilisation. Nous sommes venus dire au gouvernement que nous sommes nombreux à refuser que nous retournions 40 ans en arrière", a affirmé Begona Piñero de l'association Las Comadres des Asturies (nord de l'Espagne), à l'origine de la manifestation et d'un "train pour la liberté" parti de Gijon (nord).

Aux abords du Congrès des députés, la foule a crié "Gallardon, démission", visant le ministre de la Justice, Alberto Ruiz Gallardon, qui a porté le projet. Et une délégation est allée remettre un manifeste intitulé "Je décide" au Congrès.

Une "loi digne du franquisme"

Dans la foule d'âge mûr, la plupart des manifestants disent ne pas vouloir revivre l'époque de la dictature franquiste (1939-1975), lorsque les femmes espagnoles allaient subir un avortement en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas.

Salué par l'Église catholique, le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy a adopté fin décembre un projet de texte supprimant la loi de 2010, votée sous les socialistes, qui autorise l'avortement jusqu'à 14 semaines de grossesse pour toutes les femmes sans justification et jusqu'à 22 semaines en cas de malformation du fœtus ou de grave danger physique ou psychique pour la femme.

Le projet de loi supprime le droit à l'interruption de grossesse en Espagne et n'autorise l'avortement qu'en cas de danger prouvé pour la vie ou la santé physique ou psychologique de la femme, ou après un viol ayant fait l'objet d'une plainte préalable.

Selon les sondages, près de 80% des Espagnols sont opposés à cette législation. Pour entrer en vigueur, le projet de loi doit encore être adopté par le parlement. Il pourrait être modifié. Les féministes espèrent que leur voix sera entendue.

K. L avec Natacha Rios