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Espagne

Barcelone: des milliers de personnes dans les rues pour dire "non" au terrorisme

Neuf jours après les attaques qui ont frappé la Catalogne, des milliers d'Espagnols sont descendus dans la rue, à Barcelone, pour dire "non" au terrorisme.

Plus de 100.000 Espagnols ont manifesté ce samedi à Barcelone, avec la participation exceptionnelle du roi Felipe VI, pour dire leur "rejet du terrorisme" après les attentats qui ont fait 15 morts et 126 blessés en Catalogne, la semaine dernière. Dans un tweet, la police municipale a même avancé qu'"un demi-million de personnes étaient sorties dans les rues".

"Emplissons les rues de paix et de liberté", avait souhaité la maire de la deuxième ville d'Espagne, Ada Colau, après le double attentat de Barcelone et de la station balnéaire de Cambrils, les 17 et 18 août, revendiqué par Daesh.

Des roses rouges, jaunes et blanches - aux couleurs de la ville - ont été distribuées aux participants, qui ont scandé "No tenim por", "nous n'avons pas peur" en catalan.

Felipe VI présent parmi la foule

Derrière la banderole de tête "No tinc por" ("Je n'ai pas peur", en catalan), le premier rang a été réservé aux "représentants des collectifs qui, dès la première minute, s'étaient occupés des victimes", selon le souhait de la mairie: policiers, pompiers en uniformes, médecins en blouse blanche, chauffeurs de taxis, commerçants et habitants des Ramblas.

Plusieurs fleuristes de l'avenue des Ramblas -traditionnellement célébrées comme des personnages emblématiques de Barcelone- ont ainsi été invités à marcher en tête de cortège.

Fait exceptionnel, le roi Felipe VI s'est joint aux manifestants, devenant ainsi le premier souverain espagnol à participer à une manifestation depuis le rétablissement de la monarchie en 1975. Il s'est positionné plusieurs rangs derrière la banderole de tête, de même que le chef du gouvernement conservateur Mariano Rajoy, et de très nombreuses personnalités politiques: ministres, présidents de régions, chefs de différents partis...

Marche unitaire

"La meilleure réponse: la paix", "non à l'islamophobie", pouvait-on lire sur quelques-unes des pancartes dans la foule. De nombreux manifestants s'étaient aussi munis de drapeaux indépendantistes catalans. Alors que le torchon brûle entre le gouvernement espagnol et la région de Catalogne dirigée par des séparatistes, la marche unitaire de Barcelone devait être l'occasion d'une trêve, le temps d'une journée.

Le président catalan, Carles Puigdemont -résolu à organiser un référendum d'autodétermination le 1er octobre, au grand dam de Madrid- y apparaissait non loin du chef du gouvernement Mariano Rajoy. Souvent accusé d'avoir jeté de l'huile sur le feu de ce conflit, Mariano Rajoy avait cependant parlé "d'amour" pour les Catalans et pour Barcelone, vendredi, à la veille de la manifestation. Il avait aussi fait l'éloge de la police catalane, "la cellule terroriste ayant été complètement désarticulée cent heures à peine après l'attentat".

Aucun dirigeant de gouvernement étranger n'était attendu au défilé barcelonais. D'autres manifestations similaires étaient annoncées dans le pays, à Madrid, Valence ou encore Vigo.

A.S. avec AFP