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Attentats en Espagne: où en est l'enquête?

La police continue d'enquêter dans la maison d'Alcanar une explosion a fait au moins deux victimes

La police continue d'enquêter dans la maison d'Alcanar une explosion a fait au moins deux victimes - JOSE JORDAN / AFP

Quatre jours après les attaques de Barcelone et de Cambrils, l'enquête se concentre sur l'imam de Ripoll, soupçonné d'avoir joué un rôle dans la radicalisation des membres du commando. Le conducteur du fourgon qui a foncé dans la foule sur les Ramblas est toujours recherché.

Alors que l’Espagne a observé son troisième et dernier jour de deuil dimanche après les attentats qui ont frappé la capitale catalane et la ville de Cambrils, les enquêteurs tentaient d’en savoir plus sur les circonstances de ces attaques qui ont fait 14 morts et 120 blessés.

Une cellule d'une douzaine de terroristes

D’après le ministre de l’Intérieur Juan Ignacio Zoido, une cellule d’une douzaine de personnes a été "démantelée". L’explosion d’une maison d’Alcanar le 16 août aurait poussé les autres terroristes à agir précipitamment pour tuer à Barcelone puis à Cambrils le lendemain. Près de 120 bonbonnes de butane et des traces de TATP ont été retrouvées dans la résidence. "Ils préparaient un attentat ou plusieurs. L’explosion d’Alcanar a permis d’éviter […] des attentats de plus grande envergure", a déclaré le porte-parole de la police catalane.

Deux ou trois hommes ont péri dans l’explosion. Quatre autre suspects ont été arrêtés. Cinq ont été tués à Cambrils.

Le conducteur du fourgon qui a foncé sur la foule sur les Ramblas est toujours activement recherché. Les autorités catalanes ont annoncé ce lundi qu'il s’agissait vraisemblablement de Younes Abouyaaqoub, un Marocain de 22 ans.

  • L'imam de Ripoll au coeur de l'enquête

L’attention se porte également sur Abdelbaki As Satty, imam de Ripoll, petite ville située au pied des Pyréenées où vivaient plusieurs membres de la cellule jihadiste. Soupçonné d’être à l’origine de la radicalisation des membres du commando, il pourrait être l’une victimes de l’explosion à Alcanar, selon les autorités catalanes. L’homme, disparu depuis mardi, est présenté comme un personne discrète, bien connue de la communauté musulmane.

Le journal El Mundo a cité des sources antiterroristes selon lesquelles Abdelbaki Es Satty avait séjourné en prison "où il avait noué une amitié particulière avec Rachid Aglif, dit El conejo (le lapin), condamné à 18 ans" pour participation aux attentats jihadistes dans des trains de banlieue du 11 mars 2004, qui avaient fait 191 morts à Madrid. "L'imam avait eu un problème judiciaire, mais pas lié au terrorisme", a déclaré dimanche le chef de la police catalane, Josep Lluis Trapero.

Son domicile a été perquisitionné samedi matin. Les enquêteurs cherchent désormais des traces d’ADN pour les comparer aux restes retrouvé dans la maison d’Alcanar.

Une quinzième victime?

La police catalane a confirmé un lien entre les attentats et le corps découvert, jeudi soir, dans un véhicule abandonné sur un parking de Saint-Just-Desvern. Portant le bilan des attentats à 15 victimes.

Le propriétaire du véhicule, Pau Pérez Villan, est un homme âgé de 34 ans. Il a été retrouvé mort à l’arme blanche. En reconstituant les faits, le chef de la police régionale a dit que le véhicule avait forcé le contrôle de police, blessant une policière. Les agents avaient alors ouvert le feu et, peu après, quelqu'un avait été aperçu partant en courant.

Les policiers ont d'abord cru que Pau Pérez Villan avait était tué par un de leurs tirs, mais l'autopsie a révélé que son corps n'avait "aucun impact de balle", a déclaré Josep Lluis Trapero. L'homme aurait pu être poignardé par Younès Abouyaaqoub, le conducteur présumé de la camionnette qui a foncé sur la foule à Barcelone.

P.L avec AFP