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Royaume-Uni

L'abbaye de Westminster a un accord "de principe" pour rendre une tablette sacrée volée à l'Éthiopie

Un prêtre orthodoxe portant un tabot recouvert d'un tissu le 18 janvier 2007 à Addis-Abeba, en Éthiopie

Un prêtre orthodoxe portant un tabot recouvert d'un tissu le 18 janvier 2007 à Addis-Abeba, en Éthiopie - MARCO LONGARI / AFP

L'abbaye de Westminster, au Royaume-Uni, est "en pourparlers" avec des représentants de l'Église orthodoxe éthiopienne pour lui restituer une tablette sacrée pillée en 1868.

L'abbaye de Westminster est d'accord, "sur le principe", pour rendre une tablette sacrée à l'Éthiopie. C'est ce qu'un porte-parole de l'édifice londonien a fait savoir au Guardian ce lundi 19 février, confirmant une information publiée dans The Art Newspaper la semaine précédente.

L'instance qui dirige l'abbaye "a décidé qu'en principe, il serait approprié de rendre le tabot éthiopien à l'Église éthiopienne", a déclaré le porte-parole.

Une "question complexe"

"Nous étudions actuellement la meilleure façon d'y parvenir et nous sommes en pourparlers avec des représentants de l'Église orthodoxe éthiopienne Tewahedo. Il s'agit d'une question complexe, qui peut prendre un certain temps", a-t-il ajouté.

Un tabot est une pièce de bois plate sculptée qui représente symboliquement l'Arche d'Alliance et les Dix Commandements. En Éthiopie, chaque église en a un qui, lorsqu'il est consacré, ne peut être vu que par les membres du clergé, d'après le site du British Museum.

Selon le Guardian, celui qui se trouve actuellement à l'abbaye de Westminster a été ramené au Royaume-Uni après avoir été pillé en 1868, lors de bataille de Magdala en Ethiopie. En 2018, l'ambassadeur d'Éthiopie au Royaume-Uni, Hailemichael Aberra Afework, avait demandé le retour de cette tablette dans son pays d'origine auprès du Art Newspaper.

Une réflexion sur les restitutions d'œuvres pillées

Ces échanges entre l'Éthopie et l'abbaye de Westminster s'inscrivent dans une réflexion générale en Europe sur la restitution de pièces pillées dans des pays colonisés. En novembre 2021, la France a ainsi rendu 26 trésors royaux au Bénin, 129 ans après leur vol dans le palais d'Abomey, capitale du Royaume du Dahomey.

À Londres, le British Museum et le Victoria and Albert Museum ont aussi annoncé fin janvier qu'ils vont restituer au Ghana des objets en or et en argent de la cour royale des Ashanti dérobés à l'époque coloniale.

Le Nigeria négocie également la restitution de milliers de plaques métalliques, de sculptures et d'objets datant du XVIe au XVIIIe siècle, pillés dans l'ancien royaume du Bénin et actuellement conservés dans des musées et chez des collectionneurs d'art aux États-Unis et en Europe.

Sophie Cazaux