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Emmanuel Macron et Donald Trump, amitié tactile et désaccords

Les deux présidents affichent un complicité appuyée à l'occasion de la visite d'État du président français, malgré leurs désaccords assumés.

Des accolades, des mains tantôt serrées, tantôt posées sur une épaule, des sourires complices... Emmanuel Macron et Donald Trump ne lésinent pas sur les signes d'affection pour attester de leurs bonnes relations. Ce mardi, deuxième jour de la visite d'État du premier chez le second, les deux présidents ont oscillé entre sujets qui fâchent et copinage appuyé. 

"Je l'aime beaucoup", a lancé Donald Trump en conférence de presse après une embrassade retentissante qui a fait rire les journalistes. Lors de cette même allocution, le chef d'État américain a prédit que la France atteindrait "de nouveaux sommets" grâce à Emmanuel Macron, "l'un des meilleurs présidents" de l'histoire de France selon lui. "C'est un honneur de vous appeler mon ami", a-t-il même ajouté.

Trajectoires similaires, objectifs distincts

Cette amitié franco-américaine repose sur plusieurs points. D'abord, les liens historiques qui unissent les deux nations alliées. Ensuite, les collaborations répétées entre eux; ils se sont rencontrés pas moins de six fois et ont mené une frappe d'envergure en Syrie avec le Royaume-Uni. Mais aussi leurs trajectoires similaires, tous les deux ayant été élus présidents contre toute attente.

Des rapports résolument amicaux qui doivent également porter leurs fruits, tant les dissensions entre les eux présidents sont, paradoxalement, tranchées. Cette rencontre entre Donald Trump et Emmanuel Macron est marquée par deux grands défis: celui des taxes sur les importations d'acier et d'aluminium, dont Macron souhaite voir l'UE exemptée, et l'accord sur le nucléaire iranien, dont Trump menace de se retirer.

Au terme de cette deuxième journée de visite d'État, les projets du président américain restent flous. Néanmoins, si Donald Trump a qualifié l'accord sur le nucléaire iranien d'"horrible" avant son tête à tête avec Emmanuel Macron, ce dernier évoquait un entre-deux à l'issue de cette entrevue: "Nous souhaitons travailler sur un nouvel accord avec l'Iran", expliquait-il. 

L'un et l'autre ont "su évoluer"

Cette amitié confère-t-elle à Emmanuel Macron un pouvoir d'influence face à son homologue? "Si l'heure que nous avons passée ensemble avait eu pour conclusion de dire 'les États-Unis sortiront du JCPOA (acronyme du texte, ndlr) et la France veut le défendre, alors à ce moment-là notre amitié ne servirait à rien", a réagi le président français en conférence de presse.

Il assure qu'ils ont "l'un et l'autre su évoluer" pour "prendre en considération ce qui était important" pour chacun des deux pays. Et d'insister sur leurs avancées communes: 

"Jamais nous n'avions jusqu'ici pris une position commune sur la résolution dans la durée de la crise syrienne au-delà des sujets militaires, nous venons de le faire aujourd’hui. Jamais nous n'avions ensemble pris une position pour dire 'Nous allons aller vers un nouvel accord sur l’Iran', qui justement sert à fixer tous les sujets de la région."

Un résolution qui reste à confirmer. Donald Trump a annoncé qu’il ferait part de sa décision le 12 mai. Et si nouvel accord il y a, cette proposition devra être mise à l’épreuve des autres signataires, principalement l’Iran.

Benjamin Pierret