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Donald Trump et le patron du New York Times se sont rencontrés pour parler "Fake News"

Donald Trump

Donald Trump - ALEX EDELMAN / AFP

Donald Trump a indiqué avoir discuté "Fake News" avec le directeur du New-York Times le 20 juillet dernier. Si Donald Trump a salué la rencontre ce dimanche, le directeur du journal dit avoir alerté le président américain sur son discours "nuisible" à propos des médias.

Une "très bonne et intéressante rencontre" avec le directeur du New York Times, selon Donald Trump. "Un discours contre les médias dangereux et nuisible" pour Arthur Gregg Sulzberger.

Le président américain et le directeur du prestigieux journal américain ont tous les deux indiqué s'être rencontrés pour parler "Fake news" le 20 juillet dernier. Une discussion qui semble avoir viré au dialogue de sourds entre les deux hommes, comme le révèlent les deux versions qu'ils en livrent. 

Un discours "dangereux et nuisible" 

De son côté, le patron du prestigieux New York Times a révélé avoir vigoureusement mis en garde Donald Trump sur ses attaques répétées contre la presse, qualifiant de "dangereux et nuisible" son discours sur les "fake news".

Un peu plus tôt, le président américain avait lui-aussi évoqué la discussion dans un tweet, mais sur un ton nettement plus jovial.

J'"ai eu une très bonne et intéressante rencontre à la Maison Blanche avec A.G. Sulzberger, directeur du New York Times".

"Nous "avons passé beaucoup de temps à parler des vastes quantités de Fake News qui sont publiées par les médias et comment ces Fake News se sont métamorphosées en une phrase, 'Ennemi du peuple'. Triste!", avait-t-il tweeté.

Une rencontre censée rester secrète

Ce tweet a conduit A.G. Sulzberger à revenir sur leur rencontre dans un communiqué. Il précise avoir rencontré le président américain avec James Bennet, responsable de la page éditoriale du journal, le 20 juillet dernier à la demande de la Maison Blanche. L'événement était supposé rester confidentiel, comme toutes les réunions que les dirigeants des grands médias américains ont régulièrement avec les responsables du gouvernement.

"J'ai dit franchement au président que je pensais que son discours n'était pas seulement facteur de division mais qu'il était de plus en plus dangereux", a-t-il écrit. "Je lui ai dit que bien que l'expression 'Fake News' soit fausse et nuisible, j'étais beaucoup plus préoccupé par sa façon de caractériser les journalistes comme des 'ennemis du peuple'".

Le N.Y Times, cible récurrente de Trump

A. G. Sulzberger explique aussi l'avoir imploré de revenir sur ses vastes attaques contre le journalisme, qu'il pense "être dangereuses et nuisibles pour notre pays", tout en précisant que le président américain avait bien sûr le droit de critiquer la façon dont la presse relate son action.

"Je l'ai prévenu que ce langage incendiaire contribuait à une augmentation des menaces contre les journalistes et allait inciter à la violence", a poursuivi le patron du Times, (...) La rhétorique du président est utilisée par certains régimes pour justifier des répressions d'ampleur contre les journalistes", a-t-il dénoncé dans le communiqué.

Le New York Times fait partie des médias les plus souvent attaqués par Donald Trump, avec notamment la chaîne CNN et le Washington Post, propriété du patron d'Amazon Jeff Bezos. 

Le président américain l'a qualifié de "défaillant et corrompu", "quasi-lobbyiste" et "partial" ou encore de "vraiment l'un des pires journaux" ayant "la plus imprécise couverture".

Les diatribes contre la presse font partie du cocktail idéologique de Donald Trump qui cherche à décrire des élites, dont la presse, éloignées des préoccupations du pays. Il qualifie régulièrement de Fake News les médias généralistes américains qui, pour la plupart, se montrent très critiques sur sa présidence.

J.B avec AFP