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Donald Trump dénonce "la malhonnêteté" des médias lors d'une conférence de presse

Donald Trump lors de sa conférence de presse à la Maison blanche.

Donald Trump lors de sa conférence de presse à la Maison blanche. - NICHOLAS KAMM - AFP

A la Maison Blanche, Donald Trump a donné ce jeudi une conférence de presse très véhémente, et un brin surréaliste, devant les médias américains.

Donald Trump s'en est pris ce jeudi avec virulence à la "malhonnêteté" de la presse au cours d'une conférence de presse à la Maison Blanche où suintait une hostilité évidente entre le président et les journalistes. "Le niveau de malhonnêteté (des médias) est hors de contrôle", a lancé le président américain, multipliant les attaques contre les médias tout au long d'un échange acrimonieux qui a duré plus d'une heure et quart. "La presse est devenue si malhonnête que si nous n'en parlons pas, cela dessert énormément le peuple américain" a-t-il affirmé.

Des attaques tous azimuts

"La plupart des médias à Washington, New York et Los Angeles ne parlent pas pour le peuple mais pour les intérêts particuliers et pour ceux qui profitent d'un système cassé de manière très, très évidente", a martelé Donald Trump, qui a concentré une grande partie de ses attaques contre ses cibles favorites: le New York Times et la chaîne CNN. "Il y a tellement de colère et de haine" sur CNN a déploré Donald Trump que "je ne la regarde plus".

Certains journalistes présents n'ont pas hésité à affronter directement le président. L'un d'eux a par exemple rappelé à Donald Trump que son affirmation selon laquelle il est le président le mieux élu depuis Ronald Reagan était fausse puisque Barack Obama et George H.W. Bush ont remporté davantage de votes au collège électoral. "Je ne sais pas. C'est ce qu'on m'a dit", a concédé le milliardaire républicain. 

Le chef d'Etat a été mis en difficulté par une autre question d'un journaliste. Un reporter lui a en effet demandé s'il pouvait "assurer qu'aucun membre de son équipe n'avait eu de contact avec la Russie durant la campagne, et si les fuites étaient fausses ou réelles?" Cette interrogation faisait suite à la polémique soulevée ces derniers jours autour de Michael Flynn, ex-conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump. Ce dernier a alors répondu de manière paradoxale: "Les fuites sont réelles mais les informations sont fausses". 

Certaines franges conservatrices ravies de la tournure de la conférence de presse

Le ton très accusateur du milliardaire a toutefois séduit la frange conservatrice de l'opinion américaine. "Trump se paye la presse" s'est exclamé Drudge Report, site d'informations en ligne très populaire chez les conservateurs. "J'attendais depuis 40 ans qu'un président fasse ce que Trump a fait aux médias aujourd'hui", a déclaré un auditeur dans l'émission radio de Joe Walsh, a rapporté l'animateur très marqué à droite sur son compte Twitter.

Donald Trump a souvent répété que sa défiance vis-à-vis des médias l'incitait à s'adresser directement aux Américains, notamment par le biais de son compte Twitter. Peu après cette conférence de presse, son administration a même envoyé un mail à ses supporters leur proposant de répondre aux 25 questions d'une enquête sur "la responsabilité des médias grand public". Dans le corps du texte, il est notamment écrit: "Vous les Américains, êtes notre dernière ligne de défense devant le travail de démolition des médias". 

Lors de sa conférence de presse, le président américain avait précisé: "Je suis ici une nouvelle fois pour faire passer mon message directement au peuple" américain. Il avait alors ajouté que s'il le voulait il serait "un très bon reporter".

R.V. avec AFP