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Russie

Ukraine: le chef de l'ONU et des dizaines d'États condamnent le scrutin russe dans les régions "occupées"

Antonio Guterres et plus de 50 États de l'ONU ont condamné la tenue de l'élection présidentielle russe dans des territoires ukrainiens occupés depuis l'invasion de février 2022.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres et des dizaines d'États membres ont condamné ce vendredi 15 mars la tenue de la présidentielle russe dans les territoires d'Ukraine "occupés" par la Russie.

"Le secrétaire général condamne les efforts de la Fédération de Russie d'organiser son élection présidentielle dans les régions d'Ukraine occupées par la Fédération de Russie. Il rappelle que la tentative illégale d'annexion de régions d'Ukraine n'a pas de validité en vertu du droit international", a déclaré son porte-parole Stéphane Dujarric.

Il a répété l'attachement des Nations unies à l'"indépendance" et à l'"intégrité territoriale" de l'Ukraine.

"Inacceptable"

La tenue de ce scrutin dans les territoires ukrainiens sous contrôle russe est "inacceptable", a insisté la secrétaire générale adjointe de l'ONU pour les Affaires politiques Rosemary DiCarlo lors d'une réunion du Conseil de sécurité dédiée à ce scrutin, demandée par la Slovénie.

"La mission de surveillance des droits de l'Homme de l'ONU en Ukraine a décrit comment de précédents soi-disant référendums et élections locales ont eu lieu dans un environnement coercitif", a-t-elle ajouté.
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"Selon le droit international, la puissance occupante - dans ce cas, la Fédération de Russie - est obligée de respecter les lois de l'Ukraine dans les territoires occupés".

Dans une déclaration commune lue à la presse par l'ambassadeur ukrainien Sergiy Kyslytsya, plus de cinquante pays (États-Unis, France, Royaume-Uni, Japon, Australie, Corée du Sud...) ont également "condamné dans les termes les plus forts" la tenue de ce scrutin dans plusieurs régions ukrainiennes.

"Organiser des élections dans un autre État membre de l'ONU sans son consentement est un mépris manifeste des principes de souveraineté et d'intégrité territoriale", ont-ils insisté, rappelant les résolutions de l'Assemblée générale de l'ONU en la matière.

Des "annexions illégales"

Face à un Conseil de sécurité paralysé par le veto russe, l'Assemblée générale a pris le relais, condamnant à plusieurs reprises l'invasion russe de l'Ukraine.

En octobre 2022, elle avait notamment condamné les "annexions illégales" des régions ukrainiennes de Donetsk, Lougansk, Zaporijia et Kherson après des "prétendus référendums illégaux" et souligné que ces actions n'avaient "aucune validité" au regard du droit international.

"Je ne commenterai pas les tentatives absolument impardonnables entendues dans cette salle pour intervenir dans les affaires internes de notre pays", a répondu vendredi l'ambassadeur russe adjoint à l'ONU Dmitry Polyanskiy.

"Notre cause est juste et nous triompherons", a-t-il ajouté, assurant que ces territoires "font administrativement et politiquement partie de notre pays, que ça vous plaise ou non".

Le scrutin qui s'étale de vendredi à dimanche doit voir Vladimir Poutine reconduit pour un mandat supplémentaire de six ans, l'opposition ayant été éradiquée.

T.P. avec AFP