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Marseille: jusqu'à cinq ans de prison pour cinq légionnaires proxénètes

La balance de la justice.

La balance de la justice. - LOIC VENANCE / AFP

Cinq hommes, quatre Russes et un Ouzbek, étaient jugés à Marseille aux côtés de la compagne ukrainienne de l'un d'entre eux pour un vaste réseau international de proxénétisme monté à travers la France.

Reconnus coupables de proxénétisme aggravé et de traite d'êtres humains, cinq légionnaires et la compagne ukrainienne de l'un d'entre eux ont été condamnés ce vendredi 15 mars à des peines allant jusqu'à cinq ans de prison pour avoir exploité des dizaines de jeunes femmes ukrainiennes et russes.

Jugés depuis lundi 11 mars devant le tribunal correctionnel de Marseille, cinq des six prévenus vont retourner derrière les barreaux, des mandats de dépôt ayant été prononcés à leur égard.

Les peines les plus lourdes ont été prononcées contre Timofeï Avilov, un Russe de 39 ans reconverti dans le bâtiment après son passage dans la Légion étrangère, au 2e régiment étranger d'infanterie de la Légion étrangère de Nîmes, et Danil Karpov, 32 ans, son ancien compagnon d'armes. Ils vont également devoir régler des amendes de respectivement 20.000 et 30.000 euros pour avoir dirigé ce réseau qui couvrait une quarantaine de villes moyennes à travers l'Hexagone.

Pour avoir joué le même rôle de direction, Sofia Zhuk, 26 ans, la compagne de Timofeï Avilov, s'est vue infliger la même peine. Mais elle devrait rester plus longtemps qu'eux derrière les barreaux, n'ayant fait que cinq mois de détention provisoire contre deux ans pour les deux soldats.

Une "vraie criminalité organisée"

Jeudi, la procureure avait requis huit ans de prison contre ces trois prévenus, pour ce qu'elle avait qualifié de "vraie criminalité organisée à bas bruit".

Un troisième légionnaire russe, Semen Trapeznikov, 30 ans, a été condamné à trois ans et demi de prison et 10.000 euros d'amende. Pour Mourodkhouja Akhmedov, Franco-Ouzbek, également trentenaire, accusé d'avoir assisté Karpov, son ex-chef dans la Légion, la peine prononcée est aussi de trois ans de prison, mais seulement 5.000 euros d'amende.

Seul des six prévenus resté libre à l'issue du jugement vendredi, Ievguéni Neoustroev, 30 ans, qui prêtait son concours au couple Avilov-Zhuk, s'est vu infliger 23 mois de prison. Ce militaire est le seul toujours dans la Légion, mais son contrat prendra fin en juillet.

Jeudi après-midi, la défense des prévenus avait demandé au tribunal de ne pas les renvoyer en détention, ceux-ci ayant reconnu leur implication dans un dossier de proxénétisme où les jeunes femmes avaient affirmé aux enquêteurs être consentantes.

Renvoi en détention

Les avocats avaient aussi fait valoir leurs faits d'armes: "Par leur inconduite, ils ont fait offense à la République, mais peut-on oublier leur engagement au Mali ou en France dans la défense du territoire", avait ainsi plaidé Me Julien Pinelli.

Si le tribunal les a bien renvoyés derrière les barreaux, il n'a cependant pas retenu l'interdiction du territoire français requise par la procureure contre les quatre prévenus n'ayant que la nationalité russe ou ukrainienne.

Les deux légionnaires encore sous les drapeaux lors du démantèlement de ce réseau, en octobre 2021, ont été condamnés à verser chacun 500 euros de dommages et intérêts pour le préjudice d'image causé à la Légion étrangère.

JMA avec AFP