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Russie

Poutine: "Les Américains mentent" au sujet de l'Ukraine

Vladimir Poutine, dans un entretien avec des médias français diffusé mercredi.

Vladimir Poutine, dans un entretien avec des médias français diffusé mercredi. - -

Le président russe a accordé un entretien à des médias français diffusé mercredi, dans lequel il égratigne violemment les Etats-Unis, et notamment Hillary Clinton, tout en assumant son soutien à Bachar al-Assad. Morceaux choisis.

C'est une première pour un dirigeant russe: le président Vladimir Poutine va honorer l'invitation de son homologue François Hollande à participer aux commémorations du 70e anniversaire du Débarquement, en France, vendredi prochain, et se trouvera aux côtés du président américain, Barack Obama, en pleine crise sur l'Ukraine.

A cette occasion, il a accordé un entretien à nos confrères d'Europe 1 et de TF1, durant lequel il a abordé de multiples sujets. Morceaux choisis.

#L'Ukraine: il se dit prêt à parler au président

Des combats de plus en plus intenses opposent depuis avril dans l'est de l'Ukraine l'armée ukrainienne et des insurgés armés prorusses, que Kiev et les Occidentaux accusent d'être soutenus en sous-main par Moscou.

Vladimir Poutine a nié en bloc ces accusations: "Nous n'avons jamais tenté de déstabiliser l'Ukraine, et nous reconnaissons sa souveraineté", a affirmé le président, alors même que la Crimée a été rattachée à la Russie. Il a également démenti toute présence militaire russe dans le pays: "Il n'y en a jamais eu. Les Américains mentent."

Il a cependant laissé entendre qu'il était prêt à parler au nouveau président ukrainien Petro Porochenko, au cours des cérémonies vendredi en France. "Je ne compte éviter personne et parlerai, évidemment, à tout le monde". "J'espère qu'il n'y aura pas de nouvelle phase d'une guerre froide", a également déclaré le maître du Kremlin.

#Le clash: "Hillary Clinton n'a jamais été très subtile"

Au sujet de l'ancienne chef de la diplomatie américaine Hillary Clinton, qui avait comparé l'intervention russe en Ukraine aux invasions nazies en Europe, Vladimir Poutine a eu des mots très durs et misogynes.

"Vous savez, il vaut mieux ne pas débattre avec les femmes", a-t-il commencé, avant d'estimer qu'"Hillary Clinton n'a jamais été trop subtile dans ses déclarations". "Quand les gens dépassent certaines limites de politesse, cela montre leurs faiblesses, pas leurs forces. Pour une femme, cependant, une faiblesse n'est pas un défaut...", a-t-il lancé dans un demi-sourire. Il s'en est ensuite vivement pris à la politique internationale menée par les Etats-Unis, "la plus agressive au monde."

#L'admiration: "De Gaulle mérite du respect"

Poutine a justifié ses récents choix politiques en invoquant "le devoir de souveraineté". Il en a profité pour chanter les louanges du "général de Gaulle, qui était un défenseur de la souveraineté française, et qui selon moi, mérite du respect."

Il a également fait référence à François Hollande sur un ton plutôt bienveillant. "La langue n'est pas une barrière, et le fait que je ne parle pas français ne nous empêche pas, François et moi, de dialoguer. Nous avons des interprètes si besoin, et en général, nous pouvons toujours très bien nous comprendre."

#La Syrie: la "crainte d'un nid de terroristes"

Interrogé sur le conflit en Syrie, dans lequel la Russie appuie le régime de Bachar al-Assad, Vladimir Poutine a déclaré que "la Syrie peut devenir un deuxième Afghanistan", estimant craindre qu'il devienne "un nid de terroristes totalement incontrôlables". "C'est pour cela que nous tenons à y conserver le pouvoir légitime", a maintenu le président

#La répression de l'homosexualité: elle "n'existe pas"

Le président russe a nié toute répression des homosexuels, rappelant simplement que "seule la promotion de l'homosexualité auprès d'un public de mineurs" est punie par la loi. Quant au sujet de la censure de l'opposition, Vladimir Poutine a réfuté "toute limitation d'Internet". "Nous avons plein d'opposants", a même lancé le dirigeant du Kremlin.

Alexandra Gonzalez