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Le prince Charles crée la polémique en comparant Poutine à Hitler

Le prince Charles mardi, à Charlottetown au Canada, où il se trouve en visite avec son épouse Camilla.

Le prince Charles mardi, à Charlottetown au Canada, où il se trouve en visite avec son épouse Camilla. - -

Le fils de la reine d'Angleterre a jugé qu'en Crimée, "Poutine était en train de faire la même chose qu'Hitler". Des propos qui ont surtout choqué sur la forme outre-Manche, les membres de la famille royale n'étant pas censés parler politique.

Shocking! Le prince Charles a suscité la controverse, ce mercredi, en comparant le président russe Vladimir Poutine à Adolf Hitler lors d'une visite au Canada. Un point Godwin d'autant plus choquant outre-Manche que l'héritier au trône, comme tout membre de la famille royale, n'est pas censé exprimer d'opinion.

C'est au cours d'une conversation privée, à l'occasion d'une visite au musée canadien de l'immigration d'Halifax, que Charles a émis cette comparaison. L'échange a été relaté par Marienne Ferguson, 78 ans, une rescapée de la Shoah qui s'entretenait alors avec le visiteur royal.

"Poutine fait la même chose qu'Hitler"

Elle venait de confier au prince Charles les circonstances dans lesquelles elle avait fui l'invasion nazie en Pologne à l'âge de 13 ans, et perdu plusieurs membres de sa famille dans les camps de la mort. Le prince aurait alors confié: "Et maintenant, Poutine est en train de faire à peu près la même chose qu'Hitler", en référence à l'annexion de la Crimée.

"J'ai été très surprise qu'il fasse ce commentaire parce que je sais que [les membres de la famille royale] ne sont pas censés dire ce genre de choses", a commenté Marienne Ferguson. La septuagénaire a néanmoins jugé les propos du fils d'Elizabeth II "sincères et honnêtes".

A Londres, le palais de Clarence House, résidence du prince de Galles, a été assailli d'appels téléphoniques. La réponse a chaque fois été la même: "Nous ne commentons pas les conversations privées".

"Il devrait abdiquer"

Si la reine Elizabeth II a toujours obéi à la règle constitutionnelle selon laquelle le monarque "règne mais ne gouverne pas", Charles ne se prive pas, à l'inverse, d'exprimer son avis. Il n'a par exemple jamais fait mystère de son combat pour la défense de l'environnement et des animaux, les énergies renouvelables, les médecines douces, et contre la pauvreté et les OGM, par exemple.

Certains députés ne manquent pas de s'en offusquer. Mercredi, le travailliste Mike Gapes a par exemple émis l'avis que le prince devrait "abdiquer et se présenter à des élections" s'il éprouvait le désir de "proférer des commentaires discutables sur des questions nationales et internationales".

M. T. avec AFP