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Russie

Ukraine: Porochenko souhaite discuter avec Poutine

Le président ukrainien Petro Porochenko, ici en mars 2014 à Paris.

Le président ukrainien Petro Porochenko, ici en mars 2014 à Paris. - -

Le nouveau président ukrainien souhaite s'entretenir avec son homologue russe pour "apaiser la crise". Une déclaration qui intervient alors que Kiev et Moscou n'ont plus que quelques heures pour trouver un compromis sur les livraisons de gaz…

Nouvellement élu, le président ukrainien Petro Porochenko, qui sera investi début juin, a souhaité "parler" avec Vladimir Poutine, pour apaiser "la crise".

Peu de temps avant, le nouveau chef d'Etat avait affirmé ce mercredi sa volonté de mettre un terme à la "terreur" dans l'est du pays, qui se déchire inlassablement entre séparatistes prorusses et partisans d'une Ukraine unie. De son côté, la Russie voisine a exigé des "mesures d'urgence" pour arrêter ce bain de sang.

Des déclarations qui interviennent alors qu'un nouveau bras de fer énergétique se déroule en ce moment même entre les deux pays, la Russie menaçant de couper ses approvisionnements en gaz dès la semaine prochaine si un accord n'est pas trouvé ce soir entre Kiev et Moscou. Tout ce qu'il faut retenir de ce mercredi.

> "Réagir" pour "mettre un terme à la terreur"

Tout juste élu, dimanche dernier, président d'Ukraine, le milliardaire pro-occidental Petro Porochenko a affirmé qu'il allait discuter avec son homologue russe pour "apaiser la crise et oeuvrer à la paix", dans une interview pour Bild à paraître jeudi.

Toujours dans les colonnes du journal allemand, il a également promis de "réagir" pour mettre un terme à la "terreur" qui règne dans l'est du pays, dominé pour l'heure par les séparatistes pro-russes. "Nous sommes dans une situation de guerre dans l'est de l'Ukraine", a-t-il déclaré. "Nous devons réagir. Nous n'allons pas plus longtemps laisser ces terroristes enlever des gens et les tuer (...), les laisser occuper des bâtiments et faire fi des lois", a poursuivi celui dont l'investiture est prévue début juin.

De son côté, la Russie a appelé à des "mesures d'urgence" pour arrêter le bain de sang. "Il ne peut y avoir aucune justification pour la poursuite de l'opération punitive des autorités de Kiev dans le Sud-Est" de l'Ukraine, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov lors d'une conversation téléphonique avec son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier. "Il est indispensable de prendre des mesures d'urgence pour mettre fin au bain de sang et lancer un dialogue complet en Ukraine."

En parallèle de ces annonces, il a été annoncé que François Hollande rencontrera tour à tour Vladimir Poutine, le président russe, et son nouvel homologue ukrainien. Le président français dinera le 5 juin avec le premier, tandis que le second est invité à assister aux commémorations célébrant, le lendemain, les 70 ans du débarquement en France.

> La guerre du gaz

En plus du volet militaire qui a suscité une vive inquiétude aux yeux de la communauté internationale, Kiev et Moscou sont engagés dans une guerre du gaz qui pourrait ne pas être sans conséquence pour les Européens: près d'un quart de leurs approvisionnements sont russes, et la moitié de ceux-ci transitent par l'Ukraine, qui est, elle, quasi-dépendante de la Russie.

En effet, Moscou a menacé de couper début juin le gaz à l'Ukraine si Kiev ne réglait pas les livraisons de juin à l'avance. La somme de 1,2 milliard d'euros est demandée. Les deux capitales ont jusqu'à ce mercredi soir pour accepter les termes d'un compromis qui verrait l'Ukraine payer dans un premier temps deux milliards de dollars au russe Gazprom.

"L'accord ou non sur le gaz enverra le signal le plus clair possible sur la possibilité d'une relation pragmatique entre la Russie et l'Ukraine et le début d'une amélioration des relations entre Moscou et l'UE", a souligné l'économiste Chris Weafer à Moscou. Mais Kiev a exigé des assurances sur une baisse des prix avant tout remboursement de sa dette…

> Une nouvelle attaque meurtrière, l'OSCE menace de partir

Après les violents combats de ce début de semaine sur le "front de l'Est" qui ont fait une quarantaine de morts, la situation reste très tendue à Donetsk et dans ses alentours. Une unité ukrainienne a été visée par une attaque séparatiste et plusieurs morts sont à déplorer, selon une annonce officielle.

Par ailleurs, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) était mercredi sans nouvelle de deux de ses équipes d'observateurs arrêtées dans les alentours de Donetsk. La première équipe a disparu lundi soir, après avoir été contrôlée par des séparatistes prorusses. La seconde n'a plus donné signe de vie depuis ce mercredi en milieu de journée. "L'équipe était à l'ouest de la ville de Donetsk, en route vers Dnipropetrovsk, quand le contact a été perdu", a précisé l'OSCE.

A ce titre, le médiateur de l'OSCE pour l'Ukraine, le diplomate allemand Wolfgang Ischinger, n'a pas exclu le retrait des observateurs si la situation devenait trop dangereuse.

Jé. M. avec AFP