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Russie

Mort d'Alexeï Navalny: sa veuve accuse Vladimir Poutine d'avoir "pris en otage" la dépouille de l'opposant russe

Ioulia Navalnaïa, veuve de l'opposant russe Alexeï Navalny, lance de nouvelles accusations ce samedi 24 février envers le président russe Vladimir Poutine, neuf jours après la disparition de son époux.

Ioulia Navalnaïa, qui a juré de poursuivre le combat de son mari Alexeï Navalny mort dans une prison russe, a accusé Vladimir Poutine ce samedi 24 février d'avoir pris en otage le corps pour obliger sa mère à accepter un enterrement dans le secret, avant qu'il soit finalement remis à sa mère dans la journée.

"Neuf jours depuis que Poutine a tué mon mari (...), mais il s'avère que tuer ne suffisait pas, maintenant il a pris sa dépouille en otage, humilie sa mère pour la forcer à accepter un enterrement dans le secret", a dit d'une voix tremblante la veuve de l'adversaire numéro 1 du Kremlin dans une vidéo en ligne.

"C'est Poutine (...) qui donne les ordres disant : 'ne le rendez pas, faites pression sur la mère, brisez-la, dites-lui que le corps de son fils est en train de se décomposer'", poursuit-elle.

"Vous le torturez après sa mort"

Lioudmila Navalnaïa, la mère de l'opposant a tenté pendant une semaine de récupérer la dépouille de son fils mort le 16 février dans une prison d'une contrée reculée de l'Arctique où Navalny était emprisonné.

Selon elle, les autorités ont fixé comme condition pour lui rendre le corps que l'enterrement soit secret. De l'avis d'observateurs, le Kremlin craint que des obsèques deviennent un événement public, d'autant que la Russie organise mi-mars une élection présidentielle qui doit voir triompher une fois encore Vladimir Poutine.

"Vous le torturiez quand il était vivant, maintenant vous le torturez après sa mort", a encore lâché Ioulia Navalnaïa.

Le président russe n'a pas réagi à la mort de son principal détracteur, qui purgeait une peine de prison de 19 ans et avait survécu à un empoisonnement.

Le Kremlin a orchestré, en particulier depuis l'invasion de l'Ukraine il y a deux ans jour pour jour, une répression sans merci de tous ses détracteurs.

JD avec AFP