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Russie

La TV russe inhabituellement critique envers la réaction de Poutine après la rébellion de Wagner

Les éditorialistes de la télévision russe ont émis des critiques à l'encontre de Vladimir Poutine, dont ils ne comprennent pas la réaction après la rébellion avortée de Wagner.

Des mines graves et un ton inhabituellement critique. Après la rébellion avortée du groupe Wagner, la télévision russe s'est montrée dubitative quant à la réaction de Vladimir Poutine.

Animateur d'une émission très populaire sur la chaîne publique Rossiya-1, Vladimir Soloviev n'a pas semblé apprécier la mansuétude dont a fait preuve le président russe à l'égard d'Evguéni Prigojine, chef du groupe Wagner.

"Écoutez bien ce qu'a dit le président par la voix de son porte-parole Dmitri Peskov: 'Les héros qui ont fait une erreur ne seront pas poursuivis par respect pour ce qu'ils ont accompli'. Mais il existe une expression qui dit: 'merci pour hier mais rendez compte pour aujourd'hui'", a-t-il déclaré dimanche soir dans cette émission habituellement acquise au Kremlin.

"Une balle dans la tête"

Sur le plateau, Andrey Gurulyov, député de la Douma, a lui aussi pointé du doigt le manque de fermeté du président russe. "Je suis fermement convaincu qu'en temps de guerre, les traîtres doivent être éliminés (...) Quelle que soit l'histoire qu'ils racontent, une balle dans la tête, c'est le seul salut pour Prigojine et Dmitri Outkine", a-t-il lancé.

L'élu est toutefois rapidement revenu à un ton beaucoup plus conciliant avec le maître du Kremlin. Le lendemain, il louait sur la même chaîne "la force et la sagesse" de Vladimir Poutine, reconnaissant avoir "perdu son sang-froid" dans l'émission de Vladimir Soloviev.

Pas de poursuites pour Wagner

Dans une allocution télévisée lundi, Vladimir Poutine a proposé aux combattants de Wagner signer un contrat avec l'armée régulière, de "rentrer dans leurs familles et chez leurs proches" ou de "partir au Bélarus", pays allié du régime russe où leur patron Evguéni Prigojine doit s'exiler, selon le Kremlin.

Comment Prigojine est passé de proche de Poutine à "traître à la nation"
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19:30

Ce mardi, les autorités russes ont annoncé abandonner leurs poursuites contre le groupe paramilitaire. "Il a été établi" que les participants à la mutinerie "ont mis fin à leurs actions visant directement à commettre un crime", ont indiqué les services de sécurité (FSB), cités par les agences de presse russes. Compte tenu de ces circonstances, "l'abandon des poursuites a été décidé le 27 juin", a précisé le FSB.

François Blanchard