BFMTV
Russie

La Russie ferme les bureaux locaux d'Amnesty International et de Human Rights Watch

Le logo d'Amnesty International photographié en 2021 dans les locaux de Hong Kong (Illustration)

Le logo d'Amnesty International photographié en 2021 dans les locaux de Hong Kong (Illustration) - ISAAC LAWRENCE / AFP

Les autorités russes ont annoncé ce vendredi exclure plusieurs ONG de leur registre officiel, ce qui entraîne la fermeture des bureaux d'Amnesty International ou encore de Human Rights Watch sur place.

La Russie a annoncé vendredi la fermeture des bureaux locaux de plusieurs ONG réputées de défense des droits humains, parmi lesquelles Amnesty International et Human Rights Watch. Cette annonce est intervenue en plein bras de fer russo-occidental autour de l'Ukraine où la Russie mène une offensive militaire depuis le 24 février.

La représentation locale d'Amnesty (Royaume-Uni) et celle de HRW (Etats-Unis) ont "été exclues du registre officiel des organisations non-gouvernementales étrangères" en Russie, en raison de "violations de la législation russe", selon un communiqué publié dans la soirée par le ministère russe de la Justice.

Parmi les autres ONG exclues de ce registre, 15 au total, figurent la Fondation Carnegie pour la paix internationale (Etats-Unis), la Fondation Friedrich Naumann pour la liberté (Allemagne) et la Fondation Friedrich Ebert (Allemagne). Il s'agit de facto de leur fermeture, a précisé pour sa part Amnesty dans un communiqué.

"Les autorités se trompent"

"Aujourd'hui, les autorités russes ont fermé les représentations d'Amnesty International et d'autres ONG internationales", a-t-elle indiqué.

Les ONG ont ainsi été "punies pour avoir défendu les droits humains et avoir dit la vérité aux autorités russes", a estimé Agnès Callamard, secrétaire générale d'Amnesty, citée dans le communiqué. "Les autorités se trompent profondément si elles croient qu'en fermant notre bureau à Moscou, elles pourront mettre fin à notre travail visant à documenter et à exposer les violations des droits humains", a-t-elle assuré. Amnesty va désormais "redoubler d'efforts pour exposer les violations flagrantes des droits humains par la Russie à la maison et à l'étranger", selon Mme Callamard.

Un tour de vis sur l'information

Human Rights Watch, implantée en Russie depuis 30 ans, a également assuré qu'elle allait poursuivre son travail dans le pays. "HRW a été présente en Russie depuis l'époque soviétique, quand c'était un État totalitaire fermé. Nous avons trouvé des moyens pour documenter les abus des droits humains à l'époque et nous allons le faire dans l'avenir", a déclaré dans un communiqué Rachel Denber, directrice adjointe de la division Europe et Asie centrale chez HRW.

Depuis le déclenchement de l'opération militaire en Ukraine, les sites de nombreux médias russes ou étrangers ont été bloqués en Russie. En mars, les autorités ont également voté plusieurs lois réprimant de lourdes peines de prison ce qu'elles considèrent comme de "fausses informations" sur le conflit.

Anthony Audureau avec AFP