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Kramatorsk bombardée, couvre-feu à Odessa: la situation au 44e jour de l'invasion russe en Ukraine

Des militaires ukrainiens retirent des corps de civils à Kramatorsk le 8 avril 2022

Des militaires ukrainiens retirent des corps de civils à Kramatorsk le 8 avril 2022 - FADEL SENNA © 2019 AFP

Un bombardement dans une gare bondée à Kramatorsk a choqué le monde entier ce vendredi. La France estime qu'il s'agit d'un "crime contre l'humanité".

Une nouvelle journée de deuil en Ukraine. Ce vendredi, un bombardement a fait plus de 50 morts civils dont 5 enfants alors que le Donbass se prépare à une offensive russe dans les prochains jours.

• Un bombardement dans une gare fait au moins 50 morts

Depuis plusieurs jours, des habitants du Donbass se massent dans les gares de la région pour évacuer alors qu'une offensive russe est attendue prochainement. Ce vendredi matin, un missile s'est abattu sur la gare bondée de Kramatorsk, faisant au moins 50 morts, dont 5 enfants.

Rapidement, l'Ukraine a réagi en dénonçant un acte "inhumain" de Moscou. "C'est un mal qui n'a pas de limite. Et s'il n'est pas puni, il ne s'arrêtera jamais", a écrit Volodymyr Zelensky sur Telegram. La Russie, elle, nie toute implication et accuse même Kiev d'avoir tiré délibérément sur les civils pour "empêcher le départ de la population de la ville afin de pouvoir l'utiliser comme bouclier humain".

• Un couvre-feu imposé à Odessa de samedi soir à lundi matin

Les autorités locales ont décidé de mettre en place un couvre-feu à Odessa de samedi soir à lundi matin. Le plus grand port ukrainien sur la mer Noire fait en effet face à une "menace" de frappes de missiles avant une probable offensive russe dans le Donbass. Cette mesure a été annoncée après le bombardement meurtrier de la gare de Kramatorsk.

Les combats se sont en effet rapprochés ces derniers temps d'Odessa. Dimanche dernier, une série de frappes avait eu lieu pour la première fois en deux semaines. Depuis, d'autres bombardements ont eu lieu, notamment jeudi soir. Ceux-ci ont touché "un centre d'accueil et d'entraînement de mercenaires étrangers", selon le ministère russe de la Défense.

• La région de Soumy "libérée" des forces russes

Une nouvelle preuve du repositionnement des troupes de Moscou? Ce vendredi, le chef de l'administration de Soumy a annoncé que cette région frontalière avec la Russie avait été libérée des soldats russes.

"Le territoire de la région est libéré des Orcs", a ainsi écrit Dmytro Jivitsky sur Telegram, en utilisant le surnom, tiré du livre Le Seigneur des anneaux, fréquemment donné aux forces russes en Ukraine.

Le gouverneur a cependant assuré que des opérations de déminages étaient encore en cours, et que la zone n'était pas encore "sûre". Avec ce départ de Soumy, tout le nord de l'Ukraine a été évacué par les forces russes.

• Von der Leyen en visite en Ukraine

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s'est rendue à Kiev ce vendredi, notamment pour rencontrer le président Volodymyr Zelensky. Lors d'une conférence de presse conjointe, elle a rappelé son soutien à l'Ukraine. "La Russie va sombrer dans la décomposition économique, financière et technologique", a-t-elle déclaré, promettant en revanche que Kiev "marche vers un avenir européen".

Elle est également revenue sur les récentes accusations de crimes de guerre contre la Russie en Ukraine. "Notre humanité a été brisée à Boutcha", a-t-elle lancé, qualifiant en outre d'"épouvantable" la mort d'une cinquantaine de personnes dans une frappe contre une gare à Kramatorsk.

Dans la foulée, le chancelier autrichien a annoncé sa venue en Ukraine. Il se rendra notamment à Kiev et à Boutcha, théâtre d'un massacre qui a frappé plusieurs centaines de civils.

• Les filles de Vladimir Poutine sanctionnées par l'Union européenne

L'Union européenne a validé des sanctions contre Maria Vorontsova et Katerina Tikhonova, les deux filles de Vladimir Poutine. Celles-ci ont été placées sur la liste noire de l'UE. Elles avaient déjà été ciblées par Washington et Londres par le passé.

Elles sont désormais frappées d'une interdiction d'entrée sur le territoire, et leurs avoirs ont été gelés. Ces nouvelles sanctions font partie de la cinquième salve de sanctions qui ont frappé Moscou depuis l'invasion de l'Ukraine. D'autres proches de Vladimir Poutine ont par ailleurs été ciblés, comme le directeur de Komsomolskaïa Pravda, que le dirigeant considère comme son "journal préféré".

Anthony Audureau avec AFP