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Mexique

Libération de Florence Cassez : des zones d'ombre subsistent

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Malgré la libération de Florence Cassez, des zones d'ombres subsistent et des questions demeurent sur cette vaste affaire mexicaine.

La Cour suprême du Mexique a mis fin mercredi soir à plus de sept ans de détention entamés en 2005 par Florence Cassez. Trois des cinq juges de la Cour suprême ont en effet opté pour l'annulation de sa condamnation à 60 ans de prison pour enlèvements, délinquance organisée et port d'armes. Mais l'affaire Cassez est-elle définitivement terminée ?

• De quoi l'accuse-t-on ?

Arrêtée au Mexique en 2005, puis condamnée en 2009, la Française clame depuis toujours son innocence. C'est en 2004 qu'elle rencontre au Mexique Israel Vallarta, dont elle devient la petite amie. L'homme est présenté aujourd'hui comme le cerveau d'un gang très violent, Los Zodiacos, soupçonné de multiples séquestrations et meurtres. Il est toujours en attente de son procès.

La justice reprochait à la jeune femme d'avoir été complice de cette bande, qui détenait notamment des gens dans un ranch isolé, où la jeune femme a habité sporadiquement durant plusieurs mois, et où elle se trouvait le jour de son arrestation. Elle affirme n'avoir jamais su que des gens étaient kidnappés dans ce lieu. Des victimes, en revanche, ont affirmé la reconnaître ou reconnaître sa voix.

• Coupable ou innocente ?

Dans la résolution adoptée par la Cour suprême mexicaine, l'innocence de la jeune femme ne semble pas précisée, la cour ne jugeant que la conformité de la procédure judiciaire à la Constitution, soit la forme sans le fond. Mais d'après ses avocats, Florence Cassez sort complètement blanchie.

Aux yeux de nombreux Mexicains et des familles des victimes, la libération de Florence Cassez tiendrait plutôt de la décision politique. La presse est quasiment unanime à ce sujet : des doutes continuent d'entourer la jeune femme. "Libre sans être innocente", titre ainsi le quotidien La Razon.

La décision de s'expliquer sur son aveuglement proclamé face aux personnes séquestrées dans le lieu où elle vivait revient désormais à la jeune femme, libre de toute obligation, arrivée jeudi à bord d'un vol régulier avec Air France. Elle sera d'ailleurs l'invitée du journal télévisé de TF1 jeudi soir.

• La fin d'un long tunnel judiciaire ?

La proposition de la juge mexicaine Olga Sanchez à la Cour suprême d'une annulation de sa condamnation avec renvoi vers un tribunal d'appel n'a pas recueilli la majorité. La juge rapporteuse a donc décidé de reprendre à son compte la proposition du juge Arturo Zaldivar -rejetée le 21 mars 2012- d'une libération immédiate et absolue.

Une décision qui atteste de la fin des poursuites judiciaires, comme l'a confirmé à BFMTV.com Jean-Luc Romero, président du collectif de soutien. "C'est entièrement terminé. Il n'y aura aucun procès en appel".

Même son de cloche du côté de son avocat français, Me Franck Berton, qui a adopté un ton péremptoire lors de la conférence de presse jeudi. "J'entends dire, à peine le pied en France, que la Cour suprême n'a peut-être pas parlé ou démontré l'innocence de Florence. Nous étions à l'audience et nous avons entendu les cinq magistrats, qui ont même dit que les témoignages des victimes n'étaient pas crédibles. Ca suffit ! La Cour suprême vient de dire que cette femme est innocente, elle l'est !"

Alexandra Gonzalez