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Florence Cassez, le point sur l'affaire

L'avocat mexicain de Florence Cassez, Agustin Acosta, dans son bureau.

L'avocat mexicain de Florence Cassez, Agustin Acosta, dans son bureau. - -

Après de nombreux rebondissements judiciaires, le sort de Florence Cassez, condamnée à une peine de soixante ans de prison, au Mexique, repose entre les mains de la Cour suprême mexicaine, qui statuera dans quelques heures. BFMTV.com fait le point sur l'affaire Cassez et les enjeux de cette ultime audience.

Incarcérée depuis sept ans au Mexique, Florence Cassez a été condamnée, en 2009, à une peine de soixante ans de prison pour enlèvement, délinquance organisée et port d'armes prohibées.

Ce mardi, la Cour suprême du Mexique doit statuer sur la confirmation, ou non, de cette lourde peine. L'audience de la dernière chance pour la Française. Le point sur l'affaire.

Une audience décisive

Après les échecs de plusieurs recours devant la justice ordinaire mexicaine et le rejet de son pourvoi en cassation, en février 2011, Florence Cassez en avait appelé à la Cour suprême du Mexique en déposant un recours en révision pour inconstitutionnalité, en mars 2011.

En mars 2012, la Cour suprême, qui se réunit pour la première fois, propose, via son rapporteur, la libération immédiate de la Française. Mais seuls deux juges sur cinq se prononcent pour sa libération. En l’absence de majorité, Florence Cassez reste en prison.

La jeune femme attend bien évidemment que la Cour suprême prononce l’annulation de sa condamnation et sa libération immédiate. Une hypothèse que son avocat, Franck Berton, juge possible. "Elle pourrait être libérée car ce dossier est construit sur du sable", a-t-il estimé sur Europe 1, mercredi matin.

D'autres scénarios possibles

Plusieurs autres scénarios sont envisageables. Premièrement, il pourrait y avoir une indécision de la Cour suprême, qui donnerait lieu à un renvoi devant ses onze membres, réunis en session plénière.

On peut aussi imaginer l’annulation de la condamnation et la demande, par les juges, de la tenue d’un nouveau procès. Ou, tout simplement, la confirmation de la condamnation.

Les reproches faits à la justice mexicaine

De nombreuses irrégularités dans la procédure sont reprochées à la justice mexicaine, depuis l’ouverture du dossier. Des vices de forme, qui s’ajoutent à la mise en scène de l’arrestation de Cassez pour la télévision et à l’utilisation de témoignages contradictoires, qui l’avaient d’office placée dans une position de coupable aux yeux de l’opinion mexicaine.

Depuis, l’évolution politique et diplomatique du Mexique a joué en faveur de la jeune femme. Le nouveau président, Enrique Peña Nieto, en fonction depuis le 1er décembre 2012, est en effet plus soucieux de l’indépendance de la justice que son prédécesseur, Felipe Calderon, qui était profondément convaincu de la culpabilité de Florence Cassez.

Un dossier hautement politique

Depuis la condamnation de Florence Cassez, Paris n’a cessé de lui manifester son soutien. Dès 2009, au cours de sa première visite politique au Mexique, Nicolas Sarkozy réclame le transfèrement de la jeune femme vers la France. Une demande rejetée par Calderon deux mois plus tard.

L’ancien chef de l’Etat, qui a reçu plusieurs fois les parents de Florence Cassez à l’Elysée, annonce en février 2011 qu’il souhaite lui dédier l’année du Mexique en France, qui s’ouvre alors. Une décision très critiquée au Mexique, qui a provoqué une véritable crise diplomatique et l’annulation des festivités.

A gauche, Anne Hidalgo s’est particulièrement illustrée dans la défense de Cassez. L’adjointe au maire de Paris, qui a, elle aussi, reçu les parents de la jeune femme, l’a rencontrée au Mexique et ne cesse de lui manifester publiquement sa solidarité.

François Hollande a assuré, peu de temps après son élection, le "plein engagement" de la France aux côtés de la jeune femme, se disant "confiant en la justice mexicaine" et souhaitant son "traitement juste et équitable". De son côté, Valérie Trierweiler s’est engagée en faveur de la libération de la Française, en participant à des soirées de soutien et en lui envoyant des colis.

Adrienne Sigel