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Hugo Chavez au plus mal, le Venezuela plongé dans le doute

Des partisans d’Hugo Chavez devant l’hôpital militaire de Caracas où est soigné le président vénézuélien.

Des partisans d’Hugo Chavez devant l’hôpital militaire de Caracas où est soigné le président vénézuélien. - -

Le président vénézuélien est victime d’une nouvelle attaque sur son système respiratoire. L’élite politique et les hauts gradés se sont réunis à Caracas pour décider du futur politique du pays.

Le Venezuela est plus que jamais plongé dans l'incertitude ce mardi. Alors que l'état de santé d'Hugo Chavez semble se dégrader d'heure en heure, l'élite politique du pays ne cache plus la gravité de la situation.

"Ces heures sont les plus difficiles que nous ayons vécues depuis l'opération du 11 décembre", a reconnu mardi le vice-président Nicolas Maduro, dans une allocation télévisée à l'issue d'une réunion avec de hauts dirigeants politiques et militaires du pays.

Lundi soir, le ministre de la Communication Ernesto Villegas avait ravivé l'angoisse des partisans du "comandante" en annonçant "une détérioration de la fonction respiratoire du président en relation avec son état d'immuno-dépression, propre à son état clinique".

"Actuellement, il présente une nouvelle et grave infection", avait également précisé le ministre.

"L'évolution de son état clinique est très délicate"

Devant l'hôpital militaire Carlos Arvelo de Caracas, où Hugo Chavez a été admis le 18 février, des dizaines de partisans ont participé mardi à des prières pour sa santé, répondant à un appel lancé sur la télévision d'Etat.

"Je suis venue prier après la nouvelle d'hier, qui était choquante. Notre manière de tenir est de ne pas perdre la foi, l'espérance", a confié Marta Rodriguez, une femme au foyer de 50 ans. Autour d'elle, certains sanglotaient entre deux incantations.

Le président vénézuélien, 58 ans, était rentré par surprise à Caracas le 18 février et avait été immédiatement admis à l'hôpital militaire de la capitale après avoir été hospitalisé pendant plus de deux mois à La Havane où il a subi en décembre sa quatrième intervention chirurgicale pour un cancer diagnostiqué dans la région pelvienne.

Deux diplomates exclus

Dans ce climat incertain, un attaché de l'armée de l'Air à l'ambassade américaine de Caracas a été expulsé mardi par le Venezuela pour espionnage. Un autre membre de son équipe a lui aussi été expulsé, a confirmé le Pentagone.

Hugo Chavez, au pouvoir depuis 1999 et réélu pour six ans en octobre mais empêché de prêter serment en janvier, doit respirer à l'aide d'une canule, après avoir subi une trachéotomie à la suite de complications respiratoires survenues à l'issue de sa quatrième opération.

Pour le politologue Luis Vicente Leon, l'annonce de l'aggravation de l'état du président doit surtout être observée par le "filtre politique". "La politique décidera de ce qui pourra être dit, et quand cela pourra être dit", a-t-il assuré. Selon une récente enquête de l'institut Datanalisis, plus de 56% des Vénézuéliens pensent encore que le président se remettra et reviendra aux commandes, contre 30% qui estiment qu'il ne reviendra pas.

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