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Algérie: les manifestants toujours dans la rue malgré une pression accrue de la police

Des Algériens commencent à se rassembler au centre d'Alger le 17 mai 2019 pour le 13e vendredi consécutif de manifestations contre le système

Des Algériens commencent à se rassembler au centre d'Alger le 17 mai 2019 pour le 13e vendredi consécutif de manifestations contre le système - RYAD KRAMDI , AFP

Pour ce treizième vendredi consécutif, et le deuxième en plein mois de ramadan, les Algériens sont toujours aussi nombreux dans les rues.

Les Algériens sont toujours aussi nombreux dans les rues pour ce treizième vendredi consécutif. Le ramadan, contrairement à ce que semblait espérer le pouvoir en place, n'a donc pas eu d'impact sur les manifestations. 

A Alger, les artères principales de la capitale étaient saturées cette après-midi. Le journaliste algérien Khaled Drareni parle même d'une "mobilisation clairement plus importante que celle de vendredi dernier". Même constat dans les autres grandes villes algériennes, que ce soit à Bejaia, Constantine, Mostaganem ou encore Oran.

Une tension plus forte

D'autre part, la tension, plus forte que lors des mobilisations passées, n'a pas non plus découragé les Algériens. Les axes routiers menant à la capitale étaient filtrés, mais la ville toujours aussi saturée.

A Alger, les barrages de police n'ont pas empêché les lieux symboliques -l'avenue Didouche Mourad ou encore la Grande Poste - d'être pris d'assaut par les manifestants.

Si les forces de l'ordre avaient, par exemple, bloqué l'accès aux marches de la Grande Poste, en milieu d'après-midi les protestataires étaient parvenus à monter sur le parvis, poussant les policiers antiémeute -d'après le site algérien d'information TSA- à quitter les lieux.

Possibilité d'un report des élections présidentielles

Les revendications demeurent les mêmes. "Pas d'Etat militaire", martèle le peuple alors que l'armée, après avoir contribué de façon décisive au départ du président Bouteflika, est revenue au centre du jeu politique. La population réclame également toujours le départ de Gaïd Salah, nouvel homme fort du régime, et le report des élections prévues au 4 juillet prochain.

Des élections que le gouvernement cherche à maintenir à tout prix. Et si le peuple réclame un "Etat civil" et s'oppose à tout "Etat militaire", il pourrait bien avoir gain de cause. 

En effet, le dépôt des candidatures au Conseil constitutionnel pour les élections présidentielles est prévu ce dimanche 19 mai. Or, pour l'heure, aucune opération de collecte de signatures n'aurait été enregistrée. A trois jours de la date officielle de dépôt, le report du scrutin paraît donc inévitable. Un report qui pourrait donner encore plus d'espoir à la population, qui réclame une vraie transition démocratique.

Aude Solente avec AFP