Algérie: dixième vendredi consécutif de manifestations contre le régime

Après les récents limogeages et incarcérations de figures du régime, beaucoup redoutaient un affaiblissement des manifestations en Algérie. Mais des mobilisations massives ont encore eu lieu ce vendredi à Alger et dans d'autres villes du pays.

Le quotidien El Watan titre "Pas de demi-révolution" en une de son édition du week-end. Un appel à continuer de manifester jusqu'au départ du "système" dans son entier qui semble trouver une certaine résonance au sein de la population algérienne. 

En effet ce vendredi,  des milliers de manifestants se sont encore rassemblés dans les rues des grandes villes du pays. A Alger, en début d'après-midi, les manifestants étaient déjà très nombreux place de la Grande Poste ainsi que sur la grande artère commerçante de Didouche Mourad.

Le journaliste algérien Khaled Drareni, qui chronique toutes les manifestations sur son compte Twitter ainsi que sur celui de son média Casbahtribune, parle d'une "mobilisation exceptionnelle". 

En milieu d'après-midi, la foule réunie dans le centre-ville d'Oran était tout aussi impressionnante tout comme à Constantine ou encore Tizi Ouzou où les manifestants étaient plus nombreux que la semaine passée. 

Partout, les manifestants brandissent des pancartes et scandent par milliers "Système, dégage!", "Vous avez pillé le pays, voleurs!". Et si l'armée, replacée au centre du pouvoir depuis le départ Bouteflika, veut à toux prix maintenir la présidentielle du 4 juillet prochain, les algériens, eux, y sont opposés. 

"On refuse cette élection du 4 juillet", dit Mohamed, 23 ans, serveur. "Comment des mafieux et des fraudeurs peuvent organiser des élections honnêtes? On marchera jusqu'à ce qu'ils comprennent!", renchérit son ami Samir, présent avec lui au rassemblement.

Aude Solente avec AFP