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Tunisie: réunion de crise au sommet de l'Etat

Le drapeau tunisien

Le drapeau tunisien - -

Près de 10.000 Tunisiens ont manifesté dans la nuit pour et contre le pouvoir sur la place du Bardo à Tunis, face au siège de l'Assemblée nationale constituante dont l'opposition réclame la dissolution.

Un pays en crise. Le gouvernement tunisien a prévu une réunion lundi alors que plus de 10.000 Tunisiens ont manifesté dans la nuit pour et contre le pouvoir sur la place du Bardo à Tunis, face au siège de l'Assemblée nationale constituante (ANC). L'opposition réclame sa dissolution. En fin de matinée à Sidi Bouzid, les gazs lacrymogènes ont répondu aux jets de pierre.

Entre 4.000 et 5.000 manifestants, dont plusieurs députés et dirigeants de l'opposition laïque, se sont ainsi rassemblés peu avant la rupture du jeûne du ramadan en un sit-in nocturne pour exiger la démission du gouvernement et la dissolution de la constituante dominés par le parti islamiste Ennahda. La contestation risque de s'amplifier avec l'appui de la puissante centrale syndicale (UGTT) qui a décrété une grève générale largement suivie et qui se dit prêt à "jouer son rôle historique pour défendre les droits des Tunisiens".

Un appel a été lancé peu après par le "Front du salut national de la Tunisie" nouvellement créé, demandant aux Tunisiens de se rendre devant l'ANC, sur la place du Bardo en périphérie de Tunis, "en apportant son repas pour un iftar (repas de rupture du jeûne) géant en famille (...) dès lors que la sécurité du rassemblement a été garantie par le ministre de l'Intérieur en personne".

Le président de l'ANC appelle à la retenue

Séparé des partisans de l'opposition par des barrières métalliques et des fourgons de police, le camp pro-gouvernement s'est lui formé après la rupture du jeûne et la prière de la nuit pour atteindre quelque 5.000 personnes, selon des journalistes de l'AFP, et 10.000 vers minuit, selon le service d'ordre des pro-Ennahda.

Dans un appel télévisé, le président de l'ANC Mustapha Ben Jaafar a prôné "la retenue" et invité les députés à occuper leurs sièges pour finir le travail sur la Constitution" avançant fin août comme date limite à son adoption.

La mort de Mohamed Brahmi relance la contestation

Samedi, après les funérailles de Mohamed Brahmi, tué jeudi de 14 balles tirées à bout portant, un député de gauche avait été blessé lorsque des protestataires avaient été brutalement dispersés par la police devant l'ANC, où des milliers de manifestants anti et pro gouvernement avaient finalement campé jusqu'à l'aube.

Les autorités ont désigné les auteurs de l'assassinat comme étant des salafistes jihadistes proches d'Ansar Ashariaa, une organisation dont des membres sont soupçonnés d'être liés à Al-Qaïda.

S. A. avec AFP