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Tunisie

Tunisie: milliers de personnes aux obsèques de Mohamed Brahmi

Le cercueil, salué par la foule samedi matin à Tunis.

Le cercueil, salué par la foule samedi matin à Tunis. - -

Les funérailles nationales ont débuté samedi pour Mohamed Brahmi, 58 ans, opposant nationaliste de gauche tué jeudi de quatorze balles. Le pays est sous tension.

Plusieurs milliers de personnes, venues de tout le pays, assistaient samedi aux funérailles du député opposant assassiné Mohamed Brahmi, à Tunis dans un climat tendu au lendemain d'une grève générale et de manifestations anti-gouvernementales parfois violentes.

L'émotion et la tristesse se lisaient sur les visages lors de la procession funèbre, partie sous escorte militaire samedi matin du domicile du défunt dans la banlieue de l'Ariana, au nord de Tunis, pour se rendre au cimetière d'El Jellaz dans le sud de la capitale.

Mohamed Brahmi, 58 ans, sera mis en terre à la mi-journée selon un voeu exprimé de son vivant, dans "le carré des martyres" au côté de Chokri Belaïd, un autre opposant de gauche assassiné en février dernier. Enveloppé du drapeau national, rouge et blanc, et escorté par des voitures militaires, le cercueil a quitté le domicile du défunt peu avant 10 heures, avant d'emprunter un parcours longeant l'Avenue centrale Habib Bourguiba de Tunis sur le chemin du cimetière.

Le peuple sous le choc

Opposant nationaliste de gauche, Mohamed Brahmi a été tué jeudi de 14 balles tirées à bout portant devant son domicile, sa famille accusant Ennahda, qui dément. Le gouvernement a nommément désigné un salafiste jihadiste estimant qu'il était impliqué dans l'assassinat et ajouté que la même arme avait servi pour le meurtre de Chokri Belaïd.

L'assassinat a choqué les Tunisiens qui ont manifesté par centaines dans la capitale et dans les régions pour réclamer la chute du gouvernement qu'ils désignent comme responsable de la mort de cette figure de l'opposition. Sur le plan politique, 42 députés ont annoncé la nuit dernière leur retrait de l'Assemblée nationale constituante, exigeant sa dissolution et la formation d'un gouvernement de salut national.

D'autre part, un véhicule de la Garde nationale, équivalent de la gendarmerie, a été visé tôt samedi par l'explosion d'un engin piégé à La Goulette, près de Tunis. L'explosion, vers 05h45, a légèrement blessé un gendarme de permanence dans le poste de la Garde nationale dans cette banlieue nord de Tunis. C'est le premier incident du genre en Tunisie à viser un véhicule des forces de sécurité.

A. G. avec AFP