BFMTV
Maroc

Séisme au Maroc: Touria, rescapée, devenue le visage de la souffrance

Au lendemain du drame, son visage a fait la Une de nombreux médias français et étrangers. Elle est désormais sans domicile à Marrakech. BFMTV l'a retrouvée.

Elle n'est "pas très heureuse d'être le symbole de tout ça". Touria, une mère de famille âgée de 55 ans, est devenue sans le savoir l'un des visages horrifié de la catastrophe qui a frappé le Maroc.

Libération, la BBC, Arab News, Africa News... De nombreux titres de presse ont utilisé une photo de la victime, meurtrie, pour illustrer le désarroi des Marocains. BFMTV l'a retrouvée à la rue, fatiguée et accablée.

Cette mère de famille raconte que le cliché a été pris à son insu pendant que son logement s'effondrait. "J’ai entendu du bruit, je suis sortie et quand je suis rentrée j’ai vu le toit qui s’est effondré: le toit! Le toit! Et là, j’ai vu l’appareil photo sur moi", décrit la sinistrée à BFMTV depuis Marrakech. Elle n'était d'ailleurs pas au courant que cette photo de l'Agence France Presse avait fait le tour du monde.

"Je ne suis pas très heureuse d'être le symbole de tout ça, mais cette crise, c'est Dieu qui l'a voulue", témoigne la victime.

Une victime à la rue

Comme beaucoup de rescapés du séisme, la Marrakchie doit désormais passer ses nuits dans la rue. "Depuis le début, on dort ici [sur une place de la vieille médina, NDLR], un peu comme on peut. Tout le monde a perdu sa maison ici, sinon, on ne serait pas là". Elle n'a rien pu récupérer dans ses affaires, à l'exception de sa djellaba.

Grâce à l'élan de solidarité des Marocains, Touria peut manger et boire à sa faim en dépit des circonstances. Elle confie ne rêver que d'une chose: se sentir à nouveau en sécurité, sous un toit.

La situation de Touria est malheureusement le lot de nombreuses personnes dont les habitations ont été frappées par le séisme de magnitude 6,8. Pour les habitations qui n'ont pas été simplement détruites, des dégâts invisibles ont pu fragiliser les fondations, il n'est donc pas sûr d'y retourner.

Les rues sont donc moins dangereuses. Pour reloger le nombre encore indéterminé de sinistrés et reconstruire les logements, il faudra plusieurs années.

Par Igor Sahiri et Margaux Saive avec Tom Kerkour