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Kenya: la fin de quatre jours de carnage à Nairobi

Le centre commercial Westgate de Nairobi a été pris d'assaut pendant quatre jours par des Shebabs.

Le centre commercial Westgate de Nairobi a été pris d'assaut pendant quatre jours par des Shebabs. - -

Alors que le président kényan a annoncé mardi soir la fin du siège du centre commercial Westgate, des zones d'ombre demeurent sur l'affaire.

Mardi soir, le président kényan Uhuru Kenyatta a annoncé la fin du siège du centre commercial Westgate de Nairobi. Où en est-on mercredi matin? L'affaire est-elle définitivement bouclée?

> Ce que l'on sait mercredi matin

Mardi soir, Uhuru Kenyatta a annoncé la fin du siège du centre commercial Westgate de Nairobi, affirmant avoir "vaincu" le commando islamiste qui l’occupait depuis quatre jours.

Mardi soir, les soldats kényans passaient toujours le centre commercial au peigne fin pour s’assurer qu'aucun des assaillants n’était encore en état de nuire. L’endroit est immense, labyrinthique, et abrite un grand nombre de cachettes possibles. Des explosions ont été entendues, probablement des portes ouvertes à l’explosif par les forces kényanes.

> Le bilan humain

Le bilan annoncé mardi par le président Kenyatta est encore provisoire. Il fait état de 61 civils tués, ainsi que six membres des forces de sécurité.

Durant l'opération, "trois étages du centre commercial Westgate se sont (partiellement) effondrés et des corps sont toujours bloqués", a-t-il précisé, laissant entendre que le bilan pourrait encore s'alourdir. Le centre kényan de gestion des crises a rappelé que 175 personnes ont, en outre, été blessées.

> Qui sont les suspects, combien sont-ils?

Lundi, les autorités kényanes parlaient d’une quinzaine de terroristes à l’intérieur du centre commercial. Mardi soir, elles ont annoncé la mort de cinq terroristes, et affirmé que 11 autres avaient été placées en détention. Les cinq corps vont être autopsiés dans les heures qui viennent afin de déterminer leur identité.

L’attaque avait été revendiquée par les insurgés islamistes somaliens Shebabs. Ils disaient agir en représailles à l’intervention militaire kényane en Somalie, lancée fin 2011.

> Des Britanniques et Américains parmi les suspects?

Tout au long de l'opération, des rumeurs ont circulé sur la présence dans le groupe de combattants étrangers, notamment américains et britanniques. L'ombre de la Britannique Samantha Lewthwaite, veuve d'un des kamikazes des attentats du 7 juillet 2005 à Londres, surnommée "la veuve blanche" par les médias, a notamment plané sur l'attaque.

Mardi soir sur leur compte Twitter, les shebab ont "catégoriquement démenti l'implication d'une femme" dans l'attaque.

"Des informations des services de renseignements suggéraient qu'une femme britannique et deux ou trois citoyens américains seraient impliqués dans l'attaque", a commenté à ce propos Uhuru Kenyatta. Il a cependant affirmé ne rien pouvoir confirmer dans l'immédiat, car "les experts médico-légaux travaillent à établir les nationalités des terroristes".

> La présence internationale sur place

Cette affaire est bien kényane, mais elle intéresse d’autres pays. Ainsi, des agents du FBI ont été vus au pied du centre commercial mardi. Les Etats-Unis sont fortement concernés par cette prise d’otage sanglante. Selon le FBI, ces dernières années plus de 20 jeunes hommes issus du Minnesota, cet Etat du nord des Etats-Unis, ont été recrutés par les Shebabs, qui ont des liens avec Al-Qaïda.

Des soldats israéliens sont également présents aux côtés des militaires kényans depuis le début de l’opération. Le Westgate est détenu en partie par des Israéliens. Au moins 16 étrangers, principalement des expatrités, ont été tués dans cette attaque, aux côtés de dizaines de Kényans.

En France, dont sont originaires deux victimes, la justice a décidé d'ouvrir une enquête préliminaire.

>> Revivez l'assaut en images:

A. K. avec AFP