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Afrique du Sud

Procès Pistorius: un témoin reçoit des coups de fil de menace

Oscar Pistorius lors de son procès, le 5 mars 2014.

Oscar Pistorius lors de son procès, le 5 mars 2014. - -

"Pourquoi vous mentez au tribunal?", un des témoins clés dans le procès d'Oscar Pistorius a reçu un étrange message sur sa messagerie, alors qu'il attendait pour témoigner.

Plusieurs voisins l'affirment: ils ont entendu des cris, la nuit du meurtre de Reeva Steenkamp. L'un d'entre eux, Charl Johnson, a même été tiré de son lit par les hurlements. Mais devant la cour il l'affirme, il a reçu des appels malveillants l'accusant de "mentir".

Pièces maîtresses dans l'accusation d'Oscar Pistorius, qui répond du meurtre de sa petite amie depuis lundi à Pretoria, plusieurs voisins ont été soumis à une pression proche de l'intimidation par l'avocat de l'athlète.

Un couple habitant à moins de 200 mètres du champion, s'est retrouvé en première ligne, premier à comparaître. Mais lors de l'interrogatoire de Michelle Burger, l'avocat du champion, Barry Roux, a donné à haute voix le numéro de téléphone de son époux, alors que le procès est retransmis en direct à la télévision.

Un message intimidant et plusieurs appels

A son tour, Charl Johnson était confiné, sans accès extérieur, dans une pièce du tribunal où attendent les témoins quand un interlocuteur inconnu lui a laissé ce message: "Pourquoi vous mentez au tribunal. Nous savons qu'Oscar n'a pas tué Reeva, ce n'est pas cool, allez mec".

Il a ajouté "autre chose que je ne peux pas me rappeler mais d'intimidant", a-t-il raconté. Son téléphone n'a ensuite pas cessé de sonner, l'obligeant à l'éteindre. "C'est assez gênant. C'est par ce numéro que tous mes contacts personnels et de travail me joignent, et je trouve que ma vie privée a été compromise", a exposé d'une petite voix Charl Johnson.

La juge sud-africaine Thokozile Masipa, sévère la veille avec les médias et qui avait interrompu l'audience après la diffusion à la télévision d'une photo du premier témoin, Michelle Burger, a laissé passer l'incident sans réagir et l'avocat de Pistorius ne s'est pas excusé.

"Peut-être que vous et votre épouse auriez mieux fait de comparaître ensemble dans le box des témoins", a ironisé Barry Roux, accusant implicitant le couple de s'être concerté pour accabler son client. "Vous n'aidez pas la justice avec ça M. Johnson", a-t-il dit.

Présente le premier jour, la mère de la victime, June Steenkamp, 67 ans, n'assiste plus au procès prévu pour durer jusqu'au 20 mars, pas plus que son mari, absent depuis le début en raison d'un récent malaise cardiaque.

A. D. avec AFP