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Afrique du Sud

A Soweto, Obama "l'Africain" appelle les jeunes à s'inspirer de Mandela

Barack Obama a rendu hommage à Nelson Mandela devant des étudiants triés sur le volet, au township de Soweto, au sud-ouest de Johannesburg.

Barack Obama a rendu hommage à Nelson Mandela devant des étudiants triés sur le volet, au township de Soweto, au sud-ouest de Johannesburg. - -

Barack Obama avait 15 ans quand les émeutes de Soweto ont révélé au monde la cruauté du régime d'apartheid en Afrique du Sud. Des années plus tard, c'est du célèbre township qu'il a appelé la jeunesse africaine à s'inspirer de Nelson Mandela.

"Pensez à vingt-sept ans de prison. Penser aux souffrances, aux conflits et à l'éloignement de la famille et des amis", a lancé samedi Barack Obama, en référence aux années de détention du héros de la lutte anti-apartheid, Nelson Mandela.

Mandela, modèle absolu pour Obama

"Il y a eu des moments sombres qui ont mis à l'épreuve sa foi dans l'humanité, mais il n'a jamais baissé les bras", a poursuivi le président américain devant une assemblée de jeunes africains prometteurs réunis dans un campus universitaire.

"Dans vos vies, il y aura aussi des moments qui mettront votre foi à l'épreuve", a-t-il poursuivi. Mais "l'avenir de ce continent est entre vos mains!"

Le township de Soweto, au sud-ouest de Johannesburg, qui se partage entre quartiers résidentiels de bon standing et bidonvilles, était l'endroit parfait pour tenir ce discours.

C'est ici qu'en 1976, des écoliers se sont insurgés contre l'imposition de la langue de leur oppresseur --l'afrikaans-- comme unique langue d'enseignement. Les émeutes, réprimées dans le sang, se sont propagées dans les autres townships du pays.

Elles n'ont pas fait vaciller le régime mais ont permis l'émergence de nouveaux cadres pour la lutte, alors que les chefs de l'opposition, dont l'emblématique Nelson Mandela, étaient emprisonnés depuis des années.

"Il est Africain"

Trente-sept ans plus tard, à l'exception d'une poignée de militants de gauche opposés à la politique étrangère américaine, la plupart des habitants de Soweto se sont réjouis de la visite du premier président noir des Etats-Unis.

"Je veux que ce soit un message d'espoir", confiait avant son arrivée Christopher Mutangwa, 20 ans, qui étudie la comptabilité à l'Université de Johannesburg. "Mais j'espère qu'il va aussi apprendre de nous, de ce qui s'est passé ici à Soweto pendant les années de lutte." Et de lancer: "Je pense qu'il va le faire parce qu'il est Africain."

La visite d'Obama, dont le père était Kényan, ne fait pas oublier Nelson Mandela aux habitants de Soweto, où le héros de la lutte contre le régime ségrégationniste a vécu quelques années.

Alors que le père de la Nation, à la veille de ses 95 ans, se trouve entre la vie et la mort dans un hôpital de Pretoria, ses concitoyens dressent des parallèles entre les deux hommes. Quand le cortège américain a quitté le township, une voix a percé au milieu des cris hystériques d'un groupe de jeunes filles toutes acquises à la cause du visiteur du jour. Elle disait à Barack Obama: "My president."


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D. N. avec AFP et Marc Paupe