Pas-de-Calais: après les inondations, le gel fait craindre de nouveaux dégâts aux sinistrés

Après les inondations, habitants et commerçants du Pas-de-Calais craignent pour leurs biens qui font face depuis quelques jours à la forte baisse des températures dans l'Hexagone.

Après l'eau, le froid. Dans la maison de Michèle, à Arques (Pas-de-Calais) le froid a déjà commencé ses ravages, et s'ajoute aux dégâts causés il y a plusieurs jours après les inondations survenues en fin d'année dernière dans le département.

"Ça parcourt la maison, dans les deux pièces", pointe du doigt à l'AFP l'habitante, devant une impressionnante fissure dans le carrelage de sa maison de plusieurs dizaines de centimètres.

À cause des crues successives, l'eau s'est infiltrée dans les murs, créant nombre de ces fissures. Michèle redoute désormais le pire en raison de températures négatives affichées au thermomètre. "J'ai peur qu'avec le gel et les briques qui sont toutes mouillées, à mon avis derrière, viennent à éclater", confie l'habitante.

Partir ou s'accrocher à son logement?

Face à la vétusté de sa maison, Michèle songe aujourd'hui à jeter l'éponge, alors que le moral est au plus bas. "Là, je vais faire semblant d'aller bien mais quand vous serez partis, ça n'ira pas trop", confie-t-elle à nos confrères.

"S'ils me proposent une somme, je m'en vais. Parce que de toute façon on me dit 'si vous voulez, vous revenez en mars'. On verra si elle sera toujours debout par rapport aux fissures", explique la sinistrée.

D'autres, au contraire, veulent combattre le froid par tous les moyens. Guy, lui aussi sinistré, et les pompiers, pompent l'eau dans la cave pour tenter de sauver ce qu'il reste de son commerce. "On n'a pas le choix", explique Guy Duflot, propriétaire d'une pizzeria sous les eaux.

Ce dernier poursuit: "Quand on voit notre trésorerie qui est dans le rouge, il faut qu'on ouvre au plus vite, qu'on limite la casse".

Au total, environ 90 commerces et 2.000 habitations ont été touchés par les inondations survenues dans le département.

Aurélie Chialvo avec AFP et Alixan Lavorel