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Nord: onze hommes jugés ce jeudi pour des relations sexuelles avec une collégienne rencontrée sur le site Coco

La balance de la justice, au tribunal de Rennes, le 19 mai 2015

La balance de la justice, au tribunal de Rennes, le 19 mai 2015 - DAMIEN MEYER / AFP

L'adolescente avait été retrouvée dans un hangar agricole chez un des prévenus dans le Pas-de-Calais, après un signalement de ses parents suivant son absence prolongée du domicile.

Onze hommes âgés de 25 à 60 ans seront jugés jeudi à Valenciennes pour avoir eu des relations sexuelles, tarifées ou non, avec une adolescente de 13 ans, qu'ils rencontraient via le site controversé coco.fr.

Cinq sont poursuivis pour "recours à la prostitution d'un mineur", et six pour "atteinte sexuelle sur mineur". Ils sont, en outre, tous soupçonnés de "sollicitation" et "détention de l'image d'un mineur à caractère pornographique". Un douzième prévenu n'est poursuivi que pour ces derniers faits.

Retrouvée grâce à son téléphone

L'adolescente ne sera pas présente jeudi, afin d'éviter toute confrontation avec les prévenus, indique son avocat, Grégory Frère. Son père assistera, en revanche, aux débats.

L'enquête a commencé lorsque les parents de l'adolescente de 13 ans se sont présentés à la gendarmerie de Bouchain (Nord) en avril 2023, inquiets de son absence, a retracé la présidente du tribunal lors de l'audience de comparution immédiate en janvier, lors de laquelle les prévenus ont demandé le renvoi.

Grâce à son téléphone, l'adolescente a été retrouvée dans un hangar agricole chez un des prévenus dans le Pas-de-Calais.

Les recherches menées alors ont montré que la victime entretenait des relations tarifées avec de nombreux adultes, via Snapchat et le site de rencontres et de prostitution coco.fr, devenu coco.gg, sur lequel il suffit de donner son genre, son âge, son code postal et un pseudo, sans aucun contrôle.

Des accusés ont admis connaître la minorité de la victime

Ce site est "un terrain de chasse pour les prédateurs", a relevé Sophie Antoine, responsable juridique d'ACPE (Agir contre la prostitution des enfants), interrogée par l'AFP.

C'est également via un site similaire, Cocoland, que les deux mineurs mis en examen vendredi pour "assassinat" après la mort à Grande-Synthe de Philippe Coopman disent être convenus d'un rendez-vous avec la victime en se faisant passer pour une mineure.

Les prévenus ont des "profils variés (employés, ouvrier, militaire, boulanger, intérimaire, apprenti...)", avait souligné en janvier auprès de l'AFP la procureure de Valenciennes, Christelle Dumont.

En garde à vue, certains ont fini par reconnaître qu'ils savaient que la jeune fille était mineure.

Lors de l'audience de janvier, un agriculteur de 53 ans, notamment poursuivi pour "atteinte sexuelle", a dit "avoir voulu la protéger" car il était "amoureux"

Al.L avec AFP